Né le 26 février 1939 à Bitche (Moselle), j’ai vécu ma prime jeunesse en expulsion, puis à Ormersviller, un village situé sur les confins du Bitcherland, directement sur la frontière sarroise. J’ai subi les vicissitudes de la guerre de 1939-1945 et celles de la guerre d’Algérie. Mon père Antoine a été exploitant agricole et ma mère Agathe, mère au foyer, mais très active dans l’exploitation. Je suis le benjamin d’une fratrie de trois soeurs et d’un frère. De mon travail à la ferme, comme enfant, étudiant et jusqu’au décès de mon père en 1976, j’ai dû accomplir un travail dur et laborieux. Je connais à fond les activités physiques de l’exploitant agricole des années 1970. Le travail le plus dur était de monter les sacs de blé de 90 kg au grenier et de mettre de très nombreux sacs de pommes de terre sur le chariot en fin de journée. Un itinéraire inattendu durant la guerre 1939/1945 Fin ao...
On a décidé, à trois copains, de rentrer à pied, avec nos lettres PW dans le dos. Mais à mesure que nous remontions, nous étions de moins en moins suspectés... Tout le canton savait qu’on arrivait. A Sarre-Union, les gens s’approchaient: “D’où venez-vous ?” Ils nous attendaient avec des photos de disparus. Même accueil à Lorentzen, puis à Rahling. Nous n’avions plus à nous justifier. Ces gens étaient des nôtres... On nous invitait à manger dans toutes les maisons. Avait-il pardonné depuis ? “Disons, répondait-il, que j’ai exorcisé ma rage en 1970, quand j’ai commencé à écrire mes mémoires. Ma femme, s’inquiétait souvent: “Fais-le, puisque tu y penses encore !” J’ai rédigé six cahiers manuscrits, un quart de siècle après les évènements. Je ne pouvais plus m’arrêter. Mon frère était d’accord. “ Nicolas, toi, tu as tout vécu, les Charentes en 39, la guerre en 40, la Russie en 43 et en 45 le camp de prisonniers allmemands de La Flèche en ...