La guerre d'Algérie n'a été reconnue comme telle qu'en 1999, soit 37 ans après l'indépendance de ce pays. Ce conflit fratricide s'est achevé par l'exode précipité de centaines de milliers de Français de souche européenne, l’abandon coupable des Harkis à leur sort tragique, avec une armée déchirée par l'amputation d'une partie du territoire, des soldats "perdus" contraints de choisir entre le respect de la parole donnée à la population musulmane de la protéger et le déshonneur du reniement par l’obéissance aux ordres. 70 ans après la Toussaint rouge du 1er novembre 1954 , les appelés ayant combattu en Algérie arrivent au terme de leur vie. La plupart d'entre eux emporteront leurs secrets dans leur tombe. Mal préparés à cette guerre sans nom, marqués à jamais par ce qu'ils ont vu, subi, parfois été contraints de faire malgré le haut-le-cœur de leur conscience face à la torture, ils se sont tus sitôt remis les pieds sur le sol de France....
Né le 26 février 1939 à Bitche (Moselle), j’ai vécu ma prime jeunesse en expulsion, puis à Ormersviller, un village situé sur les confins du Bitcherland, directement sur la frontière sarroise. J’ai subi les vicissitudes de la guerre de 1939-1945 et celles de la guerre d’Algérie. Mon père Antoine a été exploitant agricole et ma mère Agathe, mère au foyer, mais très active dans l’exploitation. Je suis le benjamin d’une fratrie de trois soeurs et d’un frère. De mon travail à la ferme, comme enfant, étudiant et jusqu’au décès de mon père en 1976, j’ai dû accomplir un travail dur et laborieux. Je connais à fond les activités physiques de l’exploitant agricole des années 1970. Le travail le plus dur était de monter les sacs de blé de 90 kg au grenier et de mettre de très nombreux sacs de pommes de terre sur le chariot en fin de journée. Un itinéraire inattendu durant la guerre 1939/1945 Fin ao...