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Deux crash d’avions à Ormersviller durant la deuxième guerre mondiale



En élevant deux stèles, Daniel Andrès a voulu rendre hommage à deux aviateurs  dont les avions ont été abattus sur le ban d’Ormersviller lors de la 
deuxième guerre mondiale. Il a également voulu poursuivre le travail de son frère Jean-Claude.

Photo J.A.S.
Jean-Claude Andrès, au milieu sur le parvis de la chapelle Saint-Joseph


Jean-Claude Andrès, membre de la Société d’histoire et d’archéologie  de Lorraine, a repéré de nombreuses bornes frontières avec son ami Aloyse Beck et connaissait  tous les rochers et pierres remarquables du Bitcherland. Il était un ami de Christian Leiner de Brenschelbach, grand documentaliste sur l’aviation de la dernière guerre. Ce dernier lui a souvent parlé de ces chevaliers du ciel durant la dernière mondiale, dont les avions ont été abattus  sur le ban d’Ormersviller, dont les habitants étaient d’abord évacués puis expulsés durant toute la guerre. De plus, il a pu  récupérer des photos d’habitants de Brenschelbach qui ont photographié les épaves. Pour leur rendre hommage, Jean-Claude Andrès a commencé à réaliser  des stèles. 
Hélas, en décédant accidentellement le 8 octobre 2017, il n’a pas pu les terminer, et c’est son frère Daniel  qui s’est chargé de les achever et les édifier aux endroits des crash. 




Daniel Andrès devant une  stèle, érigée  en hommage aux deux aviateurs, chevaliers du ciel, sur le chemin menant à la chapelle Saint-Joseph.

L’un le 24 mars 1940, près de la borne des Suédois  et l’autre   le 6 septembre 1943  près de la mardelle Odenscheid. Le français Léo Barbier et l’australien John Prichard en étaient les pilotes. Pour pouvoir apprécier leur courage et leur bravoure, il était indispensable de connaître leurs exploits pour défendre notre liberté d’aujourd’hui. C’est grâce à Christian Leiner de Brenschelbach et à Daniel Andrès d’Ormersviller que ces crash d’avions sont connus.
Léo Barbier, aviateur de la Liberté


Issu d'une famille d'instituteurs, Léo Barbier, né le 18 août 1908à Neuilly-l'Evêque, obtient en octobre 1921 son certificat d'études professionnelles (CEP) à l'Ecole professionnelle d’Issu d’une famille d'Epinal, fort d'une solide formation technique et technologique. Le 30 septembre 1927, il s'engage à Langres pour quatre ans, au titre du 1er groupe aéronautique. Il obtient son brevet supérieur de mécanicien le 3 octobre 1928 et il est nommé sergent le 10 novembre 1930. Candidat élève pilote, il entre au mois d'avril 1932, à l'Ecole de pilotage Blériot à Buc, où il obtient son brevet militaire de pilotage le 2 septembre 1932.
Au mois de décembre 1932, il rejoint l'Ecole pratique d'aviation d'Istres. A la fin de son stage, le 7 mai 1933, il est affecté à la 34e escadre à Dugny. Promu sergent-chef le 1 janvier 1937, puis adjudant le 1 janvier 1938, il totalise 1 680 heures de vol au début de la guerre.
Le 23 novembre 1938, il est muté à la deuxième escadrille du Groupe de Reconnaissance I/52, où vole également Gilbert Layec, qui sera tué au groupe de Chasse Alsace, le 27 octobre 1943, avec lequel il participe, dès la "drôle de guerre" à plusieurs missions de reconnaissance au-dessus du territoire ennemi. 


Le Potez 637 

Le 24 mars 1940, l’avion Potez 637, piloté par l’adjudant Léo Barbier,  accompagné par le sous-







Des soldats allemands derrière le Potez abattu

lieutenant Elie Brugerolles, né le 18 mars 1912 à Asnières (Eure), ingénieur, et du Sergent Hubert Dumas né le 25 mai 1918 à Raon-l'Etape(Vosges). L'avion  est allé en mission de reconnaissance à Kaiserslautern. 
Il  a été attaqué par 4 avions allemands  ME 109 et a été abattu sur la ban d’Ormersviller au lieu-dit Weltersboesch à 50 m environ de la borne des Suédois.  Le sous-lieutenant Elie Brugerolles est mortellement blessé et le sergent Serge Dumas, blessé au poumon droit. Ce dernier meurt le 25 mars 1940 à Saint-Louis-lès-Bitche (Moselle). Leo Barbier, également blessé,  sera  récupéré par une patrouille française.  Après sa guérison, il est affecté le 21 juin 1940 à l’escadrille de chasse de nuit 5/13 sur Potez 631. 











La stèle se trouve à l'endroit de l'ancien château d'eau

Mis en congé après l'armistice le 1er septembre 1940, il part pour l'Algérie, où il occupe différents emplois jusqu'au mois de mars 1942. Il obtient, en France, un poste de vérificateur à la Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord, à Sartrouville.
Il rejoint les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en  Angleterre en passant par l’Espagne. Aidé par l'ambassade de Grande-Bretagne à Madrid, qui l'héberge pendant 2 mois, il gagne Londres le 27 octobre 1942 via Gibraltar.
Ensuite, il rejoint le 9 juin 1943 le fameux escadron Normandie-Niemen. C’est le célèbre groupe de pilotes français qui a combattu sur le front russe. Le 15 octobre 1942, pilotant un Yakovlev Yak-1, son avion a été abattu à Krasny   près Smolensk  en Russie où un mémorial a été  érigé pour lui rendre hommage 

La Russie honore la mémoire de Léo Barbier


« Fin 2012, Jean Barbier, habitant Saint-Apollinaire depuis de nombreuses années, accompagné de son épouse et de son fils, était invité par la municipalité de l’arrondissement Krasny, dans la région de Smolensk en Russie. Ils participaient à l’inauguration d’une stèle à la mémoire du père de Jean Barbier, Léo Barbier, pilote de l’escadrille Normandie-Niemen, abattu dans le ciel de Smolensk le 15 octobre 1943 et enterré près du village d’Ivanovka. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de ­Valentin Fedorovitch ­Tchijov, jeune garçon de 13 ans à l’époque, qui avait été témoin du crash de l’avion et qui racontait ce moment en ces termes : « Le 15 octobre 1943, dans l’après-midi, j’ai entendu les rafales, puis j’ai vu le combat aérien au-dessus du village Poustolesié. Dans le ciel, il y avait trois avions : un soviétique et deux allemands. C’est ce que j’ai pu voir avec des jumelles. Quelque temps après, l’avion de chasse russe a pris feu et il est tombé. Il a touché terre, a rebondi et, 100 m après, s’est détruit sans exploser ».
Quand les habitants se sont approchés de l’avion, ils ont trouvé le pilote par terre. Il avait été éjecté de la cabine par le choc. C’était le pilote de chasse Léo ­Barbier, sous-lieutenant du régiment Normandie. Sa dépouille mortelle a été ramenée à Charmes (Haute-Marne), sa région natale, le 25 mars 1953. »
Ci-dessous un article paru dans le Saint-Apollinaire

Une action associative

Héros de la fameuse escadrille Normandie-Niemen, chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire et titulaire de la Croix de guerre avec palmes et des plus hautes distinctions militaires soviétiques, il reste toujours très présent dans les mémoires. Pour preuve, près de soixante-dix ans plus tard, grâce à l’action des ­vétérans de l’association Normandie-Niemen, des anciens élèves de l’école d’aviation de ­Moscou (V.V. Pavlikov), une cérémonie a regroupé les pouvoirs publics de l’oblast, les militaires, les pilotes de l’aéro-club local et les habitants de la région pour honorer dignement la mémoire de ce ­combattant disparu. » 
Article paru dans le journal « Le bien public »

Crash de l’avion Lancaster MkIII JA858 à Ormersviller

John Charles Prichard, blessé et prisonnier

Le 5 septembre 1943 à 19 h 30, une escadrille de 605 avions dont 299 Lancaster, 195 Halifaxes et 111 Stirling  a été envoyée  pour le plus grand raid de la guerre à Ludwigshafen et à Mannheim. 151 avions avaient  pour  mission de bombarder  Mannheim  où 6 000  Immeubles ont été détruits, 414 personnes y ont trouvé la mort, 3 000 ont été blessées et 80 000 ont été sans abri.  34 avions ont été descendus.



L’équipage 

John Charles Prichard  du 156 Squadron de la Royale Ari Force en fait partie, il pilote un Landcaster III.  



Son avion a été descendu  à Ormersviller (Moselle par un chasseur de nuit allemand piloté par le capitaine Hans Dieter Frank entre Zweibrücken et Pirmasens. C’est sa vingtième mission. Il est accompagné de six hommes d’équipage : le navigateur Torres Ferres, le bombardier Charles Russel Norton, le tireur Harry James Simpson, l’ingénieur de bord Cyril Johnson, le mitrailleur de queue, Dennis Grout, le mitrailleur tourelle milieu et l’opérateur radio George Campbell   qui sera plus tard remplacé par Walter Friend.    Cinq l’ont suivi dans 17 missions.   




Deuxième rangée de gauche à droite: F / O. (Plus tard Fl / Lt.) Torres Ferres, F / O. (Plus tard Fl / Lt.) John Charles Prichard, F / O. (Plus tard Fl / Lt.) Charles Russell Norton et F / Sgt. Harry James Simpson.
Devant: Sgt. Cyril Johnson, Sgt. Dennis Grout et Sgt. George Campbell (remplacé plus tard par le Sgt. Walter Friend) 

Le crash à Ormersviller

Au retour, un chasseur allemand de nuit, 

 
un Heinkel He G9CB, piloté par le capitaine Hans-Dieter Frank  a attaqué le Lancaster entre Zweibrücken et Pirmasens et l’a touché à l’aile tribord. Ce fut son 55 ème et dernier avion abattu. Hans-Dieter Frank est mort peu après suite à  une collision d’avions le 27 septembre 1943 près de Celle (Basse-Saxe). 





 On distingue une partie de  la cocarde

Prichard essaie de garder de la hauteur donne l’ordre de sauter. 30 secondes après le bombardier, le mécanicien et le navigateur sautent par l’avant. Prichard est persuadé que l’opérateur radio et le mitrailleur de la tourelle ont sauté et il saute à son tour pensant que tout le monde a quitté l’avion. Il apprend plus tard  que les deux derniers, Dennis Grout und Harry James Simpson, se sont écrasés avec l’avion sur le ban d’Ormersviller au




Cette stèle est érigée sur  le chemin allant d'Ormersviller vers le Moulin d'Eschviller en passant devant la miellerie Frumholtz

lieu-dit Oderscheid  entre l’ancien château d’eau et la mardelle. Ils seront enterrés au cimetière militaire de Saint-Louis-lès-Bitche. Après la fin de la guerre, ils seront transférés au cimetière militaire de Choloy près de Toul. L’épave a été  récupérée et  et évacuée par la gare de Brenschelbach.

Après le crasch

Le pilote John Charles Prichard, ayant fracturé la colonne vertébrale, a été emmené à l’hôpital SS de Hombourg à 25 km de Volmunster, et le 19 septembre, il rejoint le Stalag Luft 3 de Sagan en Pologne et le 28 janvier dans celui de Luckenwalde au sud de Berlin. Le 22 avril 1945 il sera libéré par les Russes et le 10 mai 1945, il est de retour en Angleterre et le 9 septembre 1945, après trois ans d’absence, il retrouve l’Australie. Il sera démobilisé le 15 février 1946.

Arrêté par les SS




Torres Ferres, cache son parachute et a erré dans une forêt, probablement le Hohwald qui n’était pas loin. Il s’y cache et entend parler des Allemands. A l’aube, il se hasarde sur une route. Il marche sans se rendre compte qu’il y avait un virage où il rencontre six jeunes SS. L’un d’entre eux parle parfaitement l’anglais. Ils l’emmènent devant un officier SS qui le mit  à l’arrière sur une moto où manquait le siège.  Il mit le canon du pistolet sur son ventre pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas intérêt à se sauver. Il l’emmène à Bitche pour le montrer   à son amie qui vivait avec sa mère et une dame de compagnie. Pendant que le SS discute avec son amie, il essaie de fuir. 

Fait prisonnier

Hélas, le SS revint aussitôt et l’invita à reprendre  la moto. Ils allèrent à Bitche Camp où était le PC des SS. Torres Ferres dut donner ses nom  et matricule puis on lui a servi  un copieux petit-déjeuner. On lui ordonna ensuite de s’asseoir sur le siège arrière d‘un grand cabriolet Mercedes-Benz comme celui qu’utilisait Adolphe Hitler. Un jeune SS armé s’assit à son côté. Il a été conduit à côté de l’épave du Lancaster afin de reconnaître les deux  morts. Puis, ils ont roulé durant deux heures à travers la forêt le long de la ligne Maginot. A leur retour au camp des SS, ils lui ont servi un bon déjeuner dans une grande cellule de la prison de la caserne. Il en fut de même le soir. Les deux gardiens l’observaient à travers le judas de la porte. 

Envoyé en captivité

Torres Ferres fut emmené par deux gardiens armés à la gare pour prendre le train.  Après avoir demandé aux voyageurs de quitter un compartiment, Tores Ferres a été emmené à une base militaire de Sarrebruck, puis le voyage passa à Francfort où il a été interrogé au Dulag Luft Verhhörzentrum à Oberursel. Tous les aviateurs faits prisonniers devaient passer par ce centre chargé des interrogatoires. Il a d’abord était interrogé par un civil de la croix rouge. En Angleterre, tous les aviateurs avaient eu des instructions  pour les comportements à avoir dans ce centre que les Anglais connaissaient. Ils étaient enfermés dans des cellules surchauffées où tous les détenus transpiraient. Quand il a été interrogé, à sa grande surprise il a découvert que  les Allemands détenaient sa photo ainsi que celle de tout le groupe prise dans un dossier « 156 Squadron ». Ce fut un véritable choc pour lui. 

Au Stalag



Le Stalag III

Puis, il a été transféré au camp de  transit, où il est resté deux à trois jour. Il y a été très bien 
traité. Par train, il a été emmené  9 septembre  au Stalag Luft 3 à Sagan où les prisonniers  ont été logés par six, puis par huit par chambre dans des baraquements en bois, et des lits gigognes. Ils étaient chauffés en hiver. Chaque baraquement avait une cuisinière et une  salle d’eau avec de l’eau chaude pour laver le linge une fois par semaine
Le 25 mars 1944, 50 évadés par un tunnel ont été repris et ont été fusillés.
Il a été libéré le 2 mai 1945 par l’armée anglaise  après avoir été prisonnier de guerre durant 20 mois.
Avant de rentrer en Austalie, il a eu la chance de participer à une réception  au Buckingham Palast organisé à l’intention de 2 000 anciens prisonniers de guerre australien. Il a pu s’entretenir et avec le roi George VI et les princesses Elisabeth et Margaret.

Arrive à se cacher

Charles Russel Norton, le bombardier a réussi à se cacher. Il prit contact avec la population qui l’ont aidé. Il arriva jusqu’à Sarreguemines où  il a réussi à se cacher. Un contact français qu’on lui propose est en réalité un SS et il est emprisonné à Metz le 15 octobre 1943. Il sera transféré le 19 au Dulag Luft à Oberursel, et quatre jours après il est emmené au Stalag Lugt III à Sagan. Suite à l’approche du front, les prisonniers  vont quitter Sagan et seront transférés dans différents camps dans des wagons à bestiaux. Chaque wagon contenait entre 40 et 60 prisonniers. 




Une lettre que Nordon écrit à la maison: c'est le camp vacances dont le lit sont des roses


Norton est allé au Stalag II A à Luckenwalde et sera libéré en mai 1945 par l’Armée rouge. Il revint en paquebot  en Australie le 9 août 1945 et arriva à Sydney le 9 septembre 1945. Il quitte l’armée de l’air le 26 novembre 1945.


Harry James Simpson

Le sergent Harry James Simpson, tireur à l’arrière du Lancaster est entré le 12 octobre 1941 dans  la RAAF. Pendant sa formation, il épouse  Catherine Lindsey le 20 juin 1942 et le 17 octobre 1942  il quitte l’Australie par bateau et débarque le 27 novembre 1942  en Grande Bretagne. En tant que tireur  à l’arrière, c’était la place la plus dangereuse dans un bombardier. On ne sait pas pourquoi il n’a pas pu sauter alors qu’il en avait eu l’ordre.
Peut-être n’a-t-il pas eu le temps. Néanmoins   son corps ainsi que celui de Dennis Grout a été identifié par Ferres.

Friend Walter

Après le crash; Friend Walter, opérateur radio, a été capturé et a été prisonnier de guerre n° 222695 au Stalag Muhlberg-Elbe-4B.




Après son retour  en Angleterre en juin 1945, il a été admis à l’hôpital RAF Oxford souffrant de tuberculose et de malnutrition sévère contractée en captivité. Il a été hospitalisé jusqu’en novembre 1945.
Aucun renseignement n’a été trouvé  pour les deux Britanniques, le  sergent Dennis Grout  et de l’ingénieur Cyril Johnson, né le 9 octobre 1921 à Manchester qui s’est blessé à l’épaule lors du saut en parachute.

Le 9 avril 2019



Joseph Antoine Sprunck

Sources: 
- http://www.raf.mod.uk 
- http://www.156squadron.com 
- http:// www.cieldegloire.com http://www.wikiepdia.de 
  • National Archive of Australia National Museum of Australia
  • Documents et photos de Christian Leiner de Brenschelbach
  • Documents et photos de Daniel Andrès d’Ormersviller 
  • Photos de l'auteur
  • Rapports de Matthieu Comas

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