Accéder au contenu principal

A Rimling, beaucoup se sont cachés pour ne pas devenir des soldats allemands


Durant la dernière guerre mondiale, en Moselle, comme en Alsace, de nombreux jeunes ont déserté l’armée allemande, d’autres ont refusé de répondre à leur ordre d’incorporation, ce sont les insoumis, les réfractaires, dont le mérite ne fut ni reconnu par les libérateurs, ni par leur mère patrie, pour laquelle ils avaient mis en danger leur propre vie, comme celle de leur famille.
Quand le décret du 19 août 1942 parut, qui stipulait que les Mosellans seraient dorénavant soumis au service militaire dans l’armée allemande, ce fut la consternation et une sourde colère grondait au sein de la population, unanimement révoltée. Mais la sinistre Gestapo veillait au grain et les manifestations de protestation furent très vite, et brutalement, étouffées dans l’oeuf. La population mosellane était à nouveau abandonnée et livrée, malgré elle, à l’occupant qui faisait peu de cas des sentiments patriotiques pour la France. La population, ne pouvait compter que sur-elle même, se taire, garder l’espoir et la tête haute.
Beaucoup de jeunes tentèrent de fuir et gagner la France grâce aux passeurs, mais les filières étaient peu sûres, et nombreux se sont retrouvés en prison ou en camp de concentration, certains ont été  sommairement abattus.
Pour les malheureux parents, comme pour leurs fils, ce furent des moments dramatiques. Ils étaient partagés entre l’amour filial et la haine du nazisme, et surtout celui de servir une armée qu’ils méprisaient.
De nombreux jeunes, avant tout soucieux de ne pas mettre en péril la vie de leurs parents, s’étaient résolument sacrifiés en endossant à contre coeur cet uniforme détesté de la Wehrmacht. Et pourtant chacun d’entre eux attendait patiemment le moment propice pour déserter. Au début, tout le monde croyait qu’il était impossible de se soustraire à l’incorporation de force, mais il ne fallait pas compter sur la perspicacité de ces jeunes qui ont trouvé les failles. Ainsi 3 000 Mosellans avaient déserté et 7 000 furent insoumis.. 1 075 furent repris et condamnés à des peines de mort ou déportés.
D’ailleurs ce furent surtout ceux qui avaient perdu un frère au front qui commencèrent les premiers à déserter et à se cacher.  Ils se disaient “Je préfère mourir en tant qu’insoumis, plutôt qu’en soldat allemand.”Ainsi un nombre impressionnant de jeunes échappa ainsi à l’occupant, grâce à la complicité des voisins et de toute la population mosellane, dont les collaborateurs furent rares.
Pour mieux connaître les aventures vécues par ces insoumis, nous avons eu un entretien avec  Adolphe Gambs de Rimling, secrétaire de mairie durant l’occupation qui a facilité de par sa fonction, à cacher dans le village 51 déserteurs, soit environ 10 % de la populaion locale, Jules Klein, qui refusa d’endosser l’uniforme vert gris et  Gérard Meyer qui ne rejoignit jamais le corps des SS où il était affecté.
Ces trois témoignages reflètent exactement et très fidèlement ce qu’une population traquée, subissant sans cesse des brimades ignobles de l’occupant qui appliquait bêtement et sans discernement la loi du plus fort, a vécu durant ces cinq années d’annexion.

Rimling résiste passivement

La résistance passive des habitants de Rimling.
Rimling a obtenu le 1er juillet 1948 le diplôme de la croix de guerre et une citation à l’ordre du Corps d’Armée:” Village de Lorraine très vivement touché par les bombardements et par les violents combats qui ont été livrés sur son territoire et qui ont causé la destruction de 50% de ses habitations. Rimling dont la population a apporté son aide à des prisonniers évadés des camps allemands, s’est particulièrement distingué par le refus de 42 de ses fils de servir dans l’uniforme allemand, tandis que 18 autres combattaient dans le maquis de l’Intérieur de la France. Par son attachement à la France, Rimling, s’est acquis des droits à la reconnaissance du Pays. "

Les insoumis et les déserteurs ont bravé le danger.

Au retour des habitants de Rimling et d’Erching de Charente, les Allemands ont regroupé administrativement les deux communes avec la Mairie à Rimling, et  Nicolas Hoellinger en était le maire.
- Comment se fait-il que pratiquement tous les jeunes gens ont réussi à déserter ou à se cacher.?


Photo DR

Adolphe Gambs: A Rimling comme à Erching, tous les responsables locaux étaient originaires des villages, et tous ont fait semblant de
collaborer avec l’occupant, mais en réalité tous les habitants, sans exception ont joué la comédie, sans une seule dénonciation. Six habitants seront d’ailleurs emprisonnés, dont deux sont morts dans un camp de concentration. Aucun d’entre eux n’a adhéré à une organisation nazie.
- Quand les premiers furent-ils incorporés?
- Le 16 octobre 1942 : Aloyse Gross, Pierre Kuhn et Alphonse Ruppel qui tomba en Russie. C’est en 1943 que la plupart furent mobilisés, certains ont rejoint leur affectation, d’autres n'ont pas  répondu  par à l’ordre de mobilisation. Nicolas Bruch fut le dernier à être mobilisé le 27 août 1944, il était de la classe 1927. Il n’a jamais rejoint la caserne.

- Sur votre liste, certains ont déserté alors qu’ils avaient déjà été au front. comment ont-ils procédé pour ne pas inquiéter les parents?

- Je vous raconte la désertion de mon frère Nicolas qui a tout relaté dans un carnet. Il est né le 11 mai 1920 à Rimling. Le 15 janvier 1943 , il est incorporé au 212ème Infanterie-Pionnier-Ersatz- Cie à Ingolstadt et le 13 mars 1943, il est  parti pour Korosten en Ukraine, pour terminer la formation militaire. Il prend part à des actions contre les partisans. Le 9 août 1943 on lui accorde la première permission avant de l’envoyer au front. Il emmène toutes ses affaires, car il sait qu’il  ne reviendra plus. Le 10 septembre 1943 après des adieux de pure forme, il se rend à la gare de Rohrbach-les-Bitche, fait viser son titre de permission, mais à Sarreguemines, il descend du train du côté opposé au quai, et rejoint son ami Michel Burgun qui l’attend avec les bicyclettes. A l’aube, il est à nouveau à Rimling et se cache chez son ami. Pour mettre ses parents hors de cause, il écrit une lettre à ses parents les informant qu’il a réussi à passer la frontière pour aller à Nancy. Pour disculper mes parents, je portais cette lettre à la gendarmerie de Rohrbach qui fit un rapport mettant les parents hors de cause.

-Tout cela était très dangereux

- Pratiquement, tous ont fait pareil, mais à la fin, les déserteurs de Rimling ont été très nombreux et notre village a été sur la liste noire et en juillet 1944, tous les responsables lorrains sont destitués. Le maire est démissionné et remplacé par celui de Montbronn, M. Blume, un vrai nazi. A cette période, les trois brigades de Lemberg, Wiesviller et Rohrbach, font fait  ensemble des
perquisitions dans les maisons pour rechercher les insoumis. Pas un seul a été pris.

-Y-a-t-il eu des représailles contre la population?

- Outre ceux qui ont été arrêtés, une terrible épreuve fut infligée à 15 otages de la rue de l’église, pris par les SS, accompagnés de chiens loups, suite à une blessure par balle qu’une sentinelle allemande s'est faite avec sa propre arme. Cela  a été un prétexte pour donner une leçon à ce village où un habitant sur dix était déserteur. Ils ont arrêté  tous les hommes âgés de 16 à 60 ans, habitant dans cette rue de l’église. Ils ont  tous été conduits dans le dépôt d’incendie, fouillés, puis remis à la Feldgendarmerie qui les emmène à pied à Altheim, à travers le front où les obus furent constamment tirés. Remis à la Gestapo, qui les interrogea à nouveau, ils ont dû passer la nuit dans une pièce sans feu. Le matin à six heures par grand froid ils ont dû se laver nus à la fontaine du village et la Gestapo a fait  couler l’eau glaciale sur la tête des otages. Puis cela a été le rassemblement pour l’exécution. Suite à un contre-ordre, ils ont été à nouveau emprisonnés dans une chambre non chauffée pendant trois jours avec deux boules de pain rassis et du café.  Ils ont  ensuite été transférés à Deux-Ponts, où ils ont été relâchés le 19 janvier et le 20 janvier, ils ont retrouvé Rimling. Jean Fouchs d’Epping, déserteur faisait partie de ces otages, et il a réussi à ne pas se faire reconnaître.

- Quel médecin a accepté de soigner les insoumis?

- C’est le docteur mosellan Hessemann de Rohrbach-lès-Bitche qui a accepté au péril de sa vie de les soigner et devra même jouer au dentiste. Par manque de médicaments et n'a pas pu   hospitaliser Auguste Sprunck d’Ormersviller. Il est décédé dans la clandestinité des suites d’une pleurésie, malgré les soins intensifs du médecin. Le jeune insoumis décède le 23 janvier 1944 et sera enterré sous le pavage de l’aire de la grange.

Les déserteurs lorrains, prisonniers des Américains.

Rimling est une position importante pour les Allemands, comme pour les Américains. Ce village sera une première fois libéré le 14 décembre 1944. De Noël à la Saint-Sylvestre, le village est harcelé par le feu des mortiers allemands. La bataille fait rage du Nouvel An
au 9 janvier 1945, date du repli des Américains, le 10 janvier les soldats SS de la 17ème Division blindée”Goetz bon Berlichingen” occupent le village. Le 15 février 1945 à 6 h du matin, les Américains reprennent définitivement le village et évacuent la population à Vibersviller et à Altviller. Elle reviendra progressivement à Rimling, dès qu’un logement ou une baraque pourra abriter la famille. Par contre Erching-Guiderkirch sera occupé par les SS jusqu’au 15 mars 1945.

La vexation infligée aux déserteurs de l’armée allemande.

-Les insoumis ont-ils rejoint l’armée de libération américaine?

- Le 13 décembre 1944, trois insoumis, André Hoellinger, Aloïs Stéphanus et André Hoellinger ont traversé sans difficulté le front allemand pour rejoindre les Américains. Tous les trois étaient des insoumis qui n’avaient jamais répondu à l’ordre d’incorporation allemande. Lors de la fouille, les Américains ont trouvé dans la poche d’André Hoellinger une grenade. On l’attacha à un poteau et pour l’intimider on tira trois coups de feu sur lui, sans l’atteindre. De Rimling, on a entendu ces trois coups de feu, et chacun crut, que tous les trois étaient tombés. Grâce à un interprète à Gros-Réderching, les trois insoumis ont pu s’expliquer et ils ont été traités comme prisonniers de guerre allemands.

- Qu' ont fait    les autres insoumis?

- Ils sont restés à Rimling et ont attendu avec impatience l’arrivée des Américains. Le 14 décembre 1944, Rimling était libéré. Pour tous les jeunes déserteurs et insoumis c’était la journée d’une double libération, celle du village et celle de la peur de se faire prendre par les Allemands. On a  pavoisé le drapeau tricolore français. Le lendemain, les Américains ont demandé à tous les déserteurs de l’Armée allemande à se présenter au quartier général. Tout chacun croyait que c’était pour les engager dans l’armée. On les interrogea en langue française l’un après l’autre. Ceux qui étaient insoumis pouvaient disposer et ceux qui avaient servi dans l’armée allemande étaient conduits dans la grange où étaient enfermés les prisonniers allemands. Dès cet instant, la population civile n’eut plus de contact avec eux. C’était une très forte déception pour les jeunes qui voulaient aider à combattre les Allemands et pour les parents qui avaient vécu dans la peur de la déportation durant deux ans.

- Comment ont-ils été traités?

Exactement comme les soldats allemands. Les parents voulaient leur faire remettre des vêtements chauds, hélas la sentinelle n'a  transmis aucun colis. Albert Kirschner était venu en sabots. Il devra les garder durant toute sa captivité.Ils ont passé   la nuit dans la grange couchés sur de la paille.

- Où les a-t-on transférés?

-  Le lendemain matin, un camion les a transportés avec les prisonniers allemands jusque Keskastel où ils ont été fouillés une deuxième fois. En passant à Sarre-Union, ils ont été injuriés par la population civile. Il en a été de même à Fénétrange et à Dieuze. A Nancy, toute la ville était en liesse, de nombreux civils leur lancèrent des cailloux. Deux furent blessés à la tête. Arrivés à Toul, la population ne s’occupa pas d’eux. Ils ont été  conduits dans une caserne où ils ont retrouvé les trois qui avaient rejoint les lignes américaines avant la libération de Rimling. C’était une rencontre chaleureuse.


Jean-François Gross, a participé  et a raconté    l'odyssée de 225 Malgré-nous, évadés et internés par les Américains pendanr cinq mois dans sa revue qu'il a créée

- Ont-ils été logés dans les chambres?

- On les a rassemblés dans une grande écurie, où ils ont pu s’asseoir sur un peu de paille. Ils avaient froid. Ils ne pouvaient pas dormir, car les puces et les poux ont commencé à les envahir.

- Sont-ils restés longtemps à Toul?

- Le lendemain ils ont été transportés en train à Stenay, 40 hommes et 20 l.d’eau par wagon à marchandises, fermé à clefs. Là, ils prennent contact avec un officier français. Grâce à ce dernier, tous les Alsaciens-Lorrains sont rassemblés et interrogés. L’officier français les a félicités pour leur courage, et tout le monde a cru à la libération. Le lendemain, tous ont pris  à nouveau le train avec les prisonniers allemands, pour arriver après deux jours, souffrant de la faim et de la soif dans le grand camp de Thorey-lès-Pins près du Mans où étaient rassemblés 60 000 prisonniers allemands. Ce camp s’appelait “La Flèche”.

- Ont-ils logés dans des casernements?

- Non, mais dans des grands hangars, sans vitres aux fenêtres. Ils ont beaucoup souffert du froid. A partir de Noël, ils ont été abrités dans des tentes et ont couché sur la paille. Dans le camp a commencé le troc avec les cigarettes, les non-fumeurs en ont profité pour obtenir des rations de nourriture supplémentaire. 

 




- Les déserteurs alsaciens-lorrains étaient-ils mieux traités que les Allemands?

- Ce qui a mis les Alsaciens-Lorrains en rage, c’est qu’ils étaient à nouveau commandés par des sous-officiers allemands qui en ont voulu particulièrement à eux d’avoir déserté l’armée allemande. Ils ont été les moins bien lotis, du point de vue couverture et nourriture.

- Les déserteurs lorrains ont-ils retrouvé des soldats de leur régiment?
  
- Raymond Bordé a rencontré un beau jour son ancien Hauptfeldwebel qui a été fait prisonnier à Rimling après leur départ. Il leur a donné tous les détails de la vie de Rimling : les personnes civiles tuées dans les bombardements et les maisons détruites. Mon frère Nicolas a rencontré  un Alsacien qui était dans la même unité que lui lors de sa désertion. Il a raconté que le capitaine lors du rapport a informé toute la compagnie de son évasion et de son arrestation et qu’il sera condamné à mort. Le capitaine avait tout inventé pour faire peur aux autres incorporés de force.

- Quand ont-ils été libérés?

- Au mois d’avril 1945, les gardiens américains ont été remplacés par des soldats français. Un beau jour, Paul Sorne, avocat de Thionville, a réussi à faire passer des lettres qui étaient à adresser aux autorités françaises pour leur expliquer le cas des insoumis prisonniers. Ces lettres ont eut leur effet puisque quelques jours plus tard, un officier français venait inspecter le camp et leur promettait la libération. Ils ont été à nouveau interrogés. Le 10 mai 1945, ils ont été transférés par train à Châlons-sur-Saône dans le camp de démobilisation française. Mais pendant le voyage, ils ont  à nouveau été injuriés à cause du P.W (Prisonners of War) peint en blanc sur leurs habits. Ils les prenaient pour des collaborateurs.

- Qu’ont ils fait dans ce camp de démobilisation?

- Les “Fléchards” ont tous été à nouveau interrogés par le 2ème bureau qui voulait s’assurer de la bonne foi de ces déserteurs alsaciens -lorrains. Pour la première fois, ils ont pu se laver avec du savon et ils ont été désinfectés à cause des poux. Ce ne sera que le 28 mai 1945 que tous les déserteurs alsaciens-lorrains ont pu rejoindre leur foyer après avoir été les prisonniers de leurs libérateurs. Ils ont été  encore plusieurs fois contrôlés durant leur retour, car ils portaient toujours leurs habits avec leur “P.W.” sur le dos.

- Que pensez-vous de toutes ces souffrances infligés aux réfractaires?

- Ignorés des Américains, méprisés par les Allemands et considérés comme des “collabos” par les gardiens français qui avaient pris la relève des Américains, ils n’étaient vraiment pas à la fête pendant 5 mois et 12 jours. Ils avaient mérité beaucoup plus d’égards et d’estime.

N.B.Joseph François Gross de Rohrbach-lès-Bitche  faisait partie de ces Mosellans prisonniers à la Flèche. Il nous relate   leur   humiliation dans le livre «Les Fléchards, Malgré-Nous et évadés»  et donne la raison de ce traitement incompréhensible pour nos héros mosellans.

 Le gradé américain   disait aux déserteurs mosellans: « Si vous avez accepté d’être incorporé, vous n’aviez  pas le droit de déserter!»   Il était inutile de lui expliquer ce qui serait arrivé à nos parents, si nous n’avions pas rejoint la caserne allemande. Pour  un Américain: un soldat ne déserte pas. L’ordre donné aux G.I. était: «Prisoner of War»(Prisonnier de guerre), car les Américains ne veulent pas s’embarrasser de scrupules."


Joseph Antoine Sprunck



Posts les plus consultés de ce blog

Les épreuves subies pendant et après la guerre de 1939-1945 par une famille lorraine

C’est l’histoire authentique d’une simple famille paysanne du Bitcherland ou l'Itinéraire d'un jeune  durant la guerre Quand Antoine Sprunck, cultivateur, âgé de 45 ans, père de 5 enfants, habitant d’Ormersviller (Moselle), situé à la frontière sarroise, à 11 km au nord de Bitche, est mobilisé le 23 août 1939 au 23 ème SIM à Dieuze (Sud de la Moselle), il ne se doute pas qu’il ne pourra pas exploiter sa ferme d’une quinzaine de hectares pendant sept ans.      Il quitte Ormersviller avec le “Poschtauto” Jost, prend le train à Bitche, puis à Sarreguemines pour Dieuze, où il reviendra fin 1944 avec sa famille après une longue pérégrination.  Il ne retournera avec sa famille habiter dans son village natal que le 1er avril 1946. Après avoir déménagé huit fois, il n’emménagera qu’en 1954 dans sa maison reconstruite.   Antoine avec ses deux chevaux dans la cour pavée devant l'écurie. Son fils René, âgé de 13 ans, monte un cheval en 1939. L...

Guerre d'Algérie: témoignage d'un ancien appelé du contingent de 1961-1963

En 1962, je ne me promenais pas au Bitcherland, mais j’étais en Algérie avec 400 000 autres appelés pour combattre les Fellaghas et l’OAS. C’était pour le maintien de l’ordre, mais en réalité c’était une guerre qui a duré 8 ans de 1954 à 1962. Le rêve d'une "décolonisation en douceur" Pourtant  Ferhat Abbas voulait une  décolonisation en douceur".  C'est pourquoi il  publie e n 1943,  le " Manifeste du peuple algérien ", qui réclame  l’égalité entre Musulmans et Européens, une réforme agraire, la reconnaissance de la langue arabe et une "République autonome" . Puis il jette l’éponge en 1951.   " Il n’y a plus d’autres solutions que les mitraillettes" , s’attrista-t-il. " Toute sa vie, Abbas aura rêvé d’une décolonisation en douceur" ,     écrit Charles-Robert Ageron dans   Genèse de l’Algérie algérienne  . Le maintien de l'ordre se transforme en guerre  Elle a opposé l'armée française à des insurgés nationalistes al...

La riche histoire d'Eschviller contée par Auguste Lauer

Auguste Lauer , instituteur d'Eschvil ler membre fondateur de la Société d’histoire et d’archéologie de la section de Bitche, a enseigné de 1932 à 1936 à Eschviller. Il était originaire de Saint-Louis-lès-Bitche. Il était chevalier   des Palmes académiques et lauréat de l'Académie de Metz. L'école d'Eschviller avait deux salles de classe  Très intéressé par l’histoire locale, il a mené comme son collègue Paul Glad à Bousseviller, des recherches historiques sur Eschviller. Avant guerre, Auguste Lauer et son épouse, née Anne Schwartz, enseignaient dans les deux classes à Eschviller, annexe de Volmunster. Nous avons retrouvé un texte écrit en allemand très intéressant qui est une synthèse de nombreux documents connus en 1936. Il nous apprend mieux ce que les habitants d’Eschviller et de la région ont dû subir sous le joug des seigneurs, à cause des guerres et des invasions. Nous l’avons traduit en français pour vous faciliter la lecture. L...