Accéder au contenu principal

Volmunster, à travers les âges et sa renaissance






Vue de Volmunster en 2020 à partir du Rebberg

Volmunster est un village bourg, ancien chef-lieu de canton, situé dans le pays découvert du Bitcherland,   proche de la frontière allemande. Il est arrosé par la Schwalb. 





Vue de Volmunster en 1935 prise à partir du Rebberg

Il a la particularité d’avoir été un village détruit à 85% durant la deuxième guerre mondiale. 


La rue de Sigogne en 1945


. Les maisons en face de l'église ont été entièrement rasées. Il ne reste que des tas de pierres rangées


Vue prise en 1946 à partir de la rue d'Ormersviller, à droite, on voit l'église baraque en face du château. Elle sera utilisée jusqu'en juin 1960.









Les maisons avec des tirets sont des maisons très détruites par la guerre, les hachurées peuvent être  réparées. C'est la zone où le plan d'urbanisme s'est appliqué.

Grâce au  plan d’urbanisme proposé par M. Queyras, urbaniste, les rues ont été élargies avec la création d’une place et une nouvelle implantation des maisons. Tous les habitants n'ont pas apprécié ce chambardement, qui en réalité  a donné à Volmunster le cachet particulier d'un bourg pôle, une véritable renaissance.






La Place de la Mairie avec son école-mairie.

 

Le bassin de la mémoire rappelle au passant qu' à Volmunster, le moulin Arnet continue à broyer les grains pour obtenir de la farine et que la roue à aubes du Moulin d'Eschviller fait tourner le moulin à grains pour les visiteurs. Le mur en ruines rappelle que le village a été détruit durant la guerre de 1939/1945 et qu'il a été construit avec des pierres des carrières de grès des Vosges de Volmunster.

 Quand le touriste visite le village de Volmunster, il est frappé par plusieurs points:
  • de très nombreuses maisons récentes, non mitoyennes
  • des rues larges, bordées de trottoirs
  • une belle place au centre du village 
  • des commerces et des services de proximité  près de la Place de la mairie et de l’église 
  • la disparition des abreuvoirs
  • une nouvelle église et une nouvelle mairie-école
Volmunster avec ses deux annexes Eschviller et Weiskirch ont un passé  historique très mouvementé que nous allons découvrir.


Au fil des siècles 

Des silex de l’époque néolithique (5 000 ans av J.C) ont été trouvés sur le ban de Volmunster. La rue des Romains mène à l’emplacement de la plus importante villa gallo-romaine. Au 9ème siècle, Volmunster a  fait partie du “Bliesgaolmunwtu” et de la centaine de Rimling. En 1150, notre village est cité comme village de la seigneurie de Bitche. En 1302, Volmunster passe aux comtes de Deux-Ponts (Zweibrücken), puis à ceux de Deux-Ponts-Bitche. Durant tout le Moyen-Âge, le comté de Bitche sera frappé par des événements malheureux comme la peste en 1350 qui a décimé  le village ainsi que de nombreuses incursions d’armées étrangères.




Photo prise dans le livre  de Brenschelbach-Riesweiler de Kurt Schöndorf

Extrait de la carte Tilemann (16ème siècle)  avec Ormersviller au milieu, et Volmunster à droite. La partie orangée, c'est la Lorraine, et la partie rouge et bleue, c'est le ban de Brenschelbach qui appartient au comté de  Deux-Ponts. Le moulin de la Blumeauermuhle y est représenté.

Volmunster était à l’origine une vaste paroisse relevant de l'archiprêtré de Hornbach, qui, jusqu’à la Révolution a regroupé Eschviller, Weiskirch, Nousseviller, Dollenbach, Epping, Urbach et Ormersviller. 




Les six alérions rappellent que Volmunster fait partie de la Lorraine depuis1050. Les deux clefs d'or en sautoir sont l'insigne de l'abbaye des Bénédictins de Herbitzheim qui avait  le droit de nommer le curé de 1211 à 1546.

Le patronage de la paroisse a été donné à l’abbaye de Herbitzheim par le dernier comte épiscopal de Metz, il est passé au comté de Bitche en 1554. 
En 1570, au décès du comte de Deux-Ponts, le village est rattaché au comté de Hanau-Lichtenberg. En 1606, le comté de Bitche est a fait partie du duché de Lorraine.

Les malheurs au 17 ème siècle

En 1618, c’est la guerre de Trente Ans, et en 1627, la peste a ravagé à nouveau  tout le Bitcherland. En 1633, les Suédois ont occupé la région et l'ont mise à feu et à sang. Très peu d’habitants ont survécu. La preuve, en 1681,  une seule naissance a été enregistrée pour une paroisse de quatre villages.
A la fin de la guerre de Trente ans, Volmunster a fait partie de la prévôté de Rimling et de la seigneurie de Bitche. En 1680, le roi Louis XIV a pris un arrêté donnant la faculté aux habitants des gouvernements de Hombourg et Bitche de défricher autant de terres incultes qu’ils pourront labourer. Elles sont  assignées et distribuées  par l’intendant de la province, sans rien payer, pendant dix ans. Ceux qui ont mis en valeur ces terres sont restés les propriétaires.  En 1697, le duché de Lorraine est cédé par Louis XIV à Léopold, duc de Lorraine qui s’efforce de faire repeupler la région.

Le repeuplement

 En 1753, on enregistre 20 naissances à Volmunster et 80 dans la paroisse. 







Volmunster en 1756. Au n° 3 il y a le lavoir. L'espace libre entre la Nesselbach et les maisons  a servi  après 1946   à y construire la mairie-école et à aménager   la Place de la Mairie. Le N° 4 est le bief du moulin Arnet.  Au N°6 la Nesselbach alimente trois bassins à poissons appartenant au châtelain.





A Eschviller, en 1756 , il n'y a qu'une vingtaine de maisons, construites autour de la source de la Schlossbach qui prend actuellement sa source à la fontaine près de l'aire de jeux. La route vers le moulin d'Eschviller n'a pas existé, ni celle du Bolme. La route de Bitche-Deux-Ponts est l'actuelle rue de la Forêt qui rejoignait la route de la vallée de la Schwalb. Au N°4, est situé le Moulin d'Eschviller.





Weiskirch est partagé en deux par la Schwalb: des maisons  de l'actuelle rue de Hottviller, et une partie de l'autre côté de la Schwalb. Ce qui étonnant, ce sont les maisons dans la partie inondable de la Schwalb, en face de l'actuelle chapelle.


En 1323, Gérard Hornbach de Weiskirch, vassal des comtes de Deux-Ponts-Bitche est propriétaire de la moitié du château de Weiskirch. Il a passé à différents propriétaires, et peu de temps avant la Révolution, les Germiny en ont pris possession. Par contre, il ne figure pas sur l’Atlas de 1756. Sur le plan cadastral de Volmunster de 1837, on trouve une parcelle polygonale avec le nom de Schlosswies.

En 1766, la Lorraine est rattachée à la France, suite à la mort de Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine, ancien roi de Pologne et beau-père de Louis XV.  


Le 22 décembre 1789, Volmunster est devenu chef-lieu de canton et le restera jusqu’en 2015 où il a été rattaché au canton de Bitche.  Dans le dictionnaire des communes du département de 1817, il est écrit: “Il est peu de cantons plus pauvres que celui-là.” et pourtant la population s’élève à 9 657 habitants. 
À  Volmunster, la démographie nous apprend qu’en 1800, la commune de Volmunster comptait 513 habitants, en 1900 (914), en 1936 (975) en 1946 (357), en 1954 (736)  en 2 000 (896), et au dernier recensement en 2017, elle n’en comptait  plus que 793.





En rouge, l'ancien canton de Volmunster

Par   décret du 18 février 2014, les seize communes du canton de Volmunster sont rattachées au canton de Bitche, qui englobe également les  communes du canton de Rohrbach-lès-Bitche, à l’exception de Kalhausen.

Sous la Révolution

Le 28 septembre  1793, le duc de Brunswick qui a été battu le 20 septembre 1792 à Valmy par les révolutionnaires, après avoir pris le camp retranché de Schweyen aux Français, a établi son 





Le château d'Eschviller au 18 ème siècle

quartier général au château d’Eschviller. Dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793,  le colonel de Wartensleben essaie de prendre la forteresse avec 1 600 hommes, avec la complicité de quelques Bitchois. Le coup de main a échoué en perdant un tiers des hommes.   Dans leur retraite, ils ont emmené 36 otages dont quatre membres de la famille de Vitzhum, propriétaire du château d’Eschviller, Jean Vogt, marchand de bois de Volmunster et Pierre-Jean Sprunck, maire de Schweyen et administrateur du District de Bitche. Ce dernier a été également recherché par le Comité de salut public sous la Terreur pour avoir dénoncé la prise des Tuileries. Il a échappé à la guillotine, mais il est mort en captivité en Allemagne et ce fut son fils Pierre-Jean qui l’a remplacé comme maire. D’autres sont revenus  après 18 mois de captivité.





Le château d'Eschviller en 1945

Le château  d'Eschviller ne sera ni réparé, ni reconstruit après la guerre de 1939/1945, car les héritiers  du propriétaire Pierre Schuliar ont cédé la chapelle castrale au Conseil de Fabrique de la paroisse de Volmunster et les dommages de guerres des habitations à un pharmacien de Bitche. 







La chapelle d'Eschviller en 2020

La Restauration

Sous la Restauration,  la population va s'accroître à Volmunster. Alors qu'en 1800, il n'y a que 500 habitants, la population va passer à 1064 en 1871 et 914 en 1900.  A partir de1825, des habitants se laisseront attirer par le mirage du Nouveau Monde.






Adolphe Yvon (1817-1893)
, peintre des batailles de Napoléon III et du tsar,  
professeur à l'Ecole des Beaux-Arts et à l'Ecole Polytechnique.

Frédéric Adolphe Yvon, né le 30 janvier 1817 à Eschviller, est le fils du receveur des douanes  royales. Il a fait ses études  secondaires au Collège royal Bourbon à Paris. Il a débuté dans l'Administration des Eaux et Forêts. En 1838, il a fréquenté l'atelier  de Paul Delaroche et puis l'Ecole des Beaux Arts. En 1846, il a séjourné  à Saint-Pétersbourg où il est nommé membre de l'Académie des Beaux-Arts. Le tableau de la bataille de Koulikoff est exposé à l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Témoin oculaire de la bataille de Solférino (24 juin1859), dont le tableau  a attiré la disgrâce  de l'Impératrice car l'Empereur y figure en képi et non en bicorne.  A partir de 1863, il est professeur à l'Ecole des Beaux-Arts et à l'Ecole Polytechnique. À l'issue de la guerre franco-allemande de 1870 et à la suite de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, il a opté pour la nationalité française et a peint quelques tableaux sur ce conflit : Le curé de Bazeilles, une Charge de Reichshoffen. Il est décédé   à Paris à l'âge de 76 ans le 11 septembre 1893. Il est  reconnu comme un peintre d'histoire français connu pour ses tableaux de batailles et ses tableaux religieux.

L’annexion allemande

Napoléon III déclare la guerre le 19 juillet 1870 à la Prusse qui s’allie avec la confédération allemande.  La Troisième République a été proclamée  le 4 septembre 1870. La France a perdu la guerre qui s'est terminée par un armistice signé le 28 janvier 1871.

Le 1er mars 1871 les conditions de l’annexion ont été approuvées à la demande de Thiers, président du Conseil, par 546 députés français, 107 ont voté contre et 23 se sont abstenus. La France abandonne l’Alsace-Moselle à l’Allemagne. Le 10 mai 1871: l’annexion à l’Allemagne est signée à   Francfort et, le 9 Juin 1871, le “Reichsland” d’Alsace-Lorraine a été officiellement annexé au Reich. L'Alsace-Moselle a  une nouvelle frontière  avec la France. Elle a été proposée par le géologue allemand Wilhelm Hochecorne qui tient compte de la richesse du sous-sol, et non des limites des départements.
Wolmunster s’appellera Wolmünster.  Les lois existantes ont été conservées dans les territoires annexés.

Sous l'annexion


Ceux qui l'ont désiré, ont pu opter pour la France en faisant une déclaration avant le 1° octobre 1872. 
Beaucoup de Mosellans et Alsaciens, ne veulent  pas devenir allemands et ne pas faire le service militaire allemand. Ils ont alors émigré en France, en Algérie et en Amérique.

 Les parents d’Emile Gentil, né le 4 avril 1866 à Volmunster, étaient Jules Martin Gentil et son épouse Odile Brix. Ils ont opté pour la France en 1872  et sont allés habiter à Briey. Le peintre Adolphe Yvon a également opté pour la France. La frontière a été supprimée entre l’Alsace-Moselle et l’Allemagne. Pendant l’annexion, l’allemand et l'écriture gothique a été enseigné à l’école et les jeunes gens ont accompli leur service militaire allemand.







Emile Gentil (1866-1914), explorateur, pionnier de l'expansion coloniale de la France en Afrique Equatoriale, commissaire général du Congo français.

Grâce à l'initiative de Gaston Joseph, ancien gouverneur des colonies un Comité d'honneur et un comité d'action ont été créés en vue  d'ériger un monument à la gloire d'Emile Gentil. Il a été inauguré le 6 septembre 1931. Le buste a été emmené en Charente le 1er septembre 1939 et ramené en 1946. La stèle a été implantée à l'endroit de sa maison natale à Volmunster.







Le monument avec le buste d'Emile Gentil à Volmunster 

Les grands travaux durant l'annexion



Jusqu’en 1895, les communes ont été régies par la loi française de 1855. Les populations annexées ont continué, comme auparavant, à élire leur conseil municipal  au suffrage universel. Par contre, l’empereur Guillaume II choisissait le maire parmi les candidats proposés par le conseil municipal.  
Les grands travaux durant l'annexion comprennent 





L'école d'Eschviller en 1939  avait  deux salles de classe et deux logements et à  partir de 1946 une classe et deux logements.

la construction d'une nouvelle école dans la rue du Hausberg et à Eschviller, la construction d'une salle  paroissiale, le mur d'enceinte du cimetière. La  municipalité a procédé à la pose de la conduite d’eau alimentant les abreuvoirs. Un grand nombre de fontaines ont été  installées dans tout le village, permettant d’abreuver les animaux et de laver le linge. L’eau potable est restée gratuite jusqu'en 1952.   
Un corps de sapeurs-pompiers a été créé. Ces volontaires, équipés à l’allemande, étaient astreints à une formation technique et à plusieurs entraînements annuels. Pour aider les habitants pour les emprunts lors des constructions ou un gros achat, une caisse de crédit mutuel a été créée.

Construction d'une ligne de chemin de fer

C'est en 1907 que les communes entre Zweibrücken et Brenschelbach ont donné leur accord pour la construction de la ligne de chemin de fer. Le 14 décembre 1913 elle a été inaugurée, et le 1 er octobre 1916,  le premier train est arrivé   




Photo Kurt Schöndorf
La gare de Brenschelbach en 1925

à Brenschelbach et le dernier est venu le 15 mars 1945, date du bombardement de la gare par les Américains. A Volmunster, avant 1914 ont été construits la gare et le quai d'embarquement, dont une partie existe encore en 2020. 






Le pont de chemin de fer de la route vers Ormersviller a été détruit et comblé en 1917.


Après 1918, les terrains acquis pour la ligne de chemin de fer reviendront à la SNCF qui les a vendus par adjudication  en 1960. La commune Volmunster a acquis tous les terrains de la rue du stade. Certaines parcelles ont été revendues pour y implanter des maisons individuelles et l'atelier  Fuchs.

Suite au remembrement à la fin du XX ème siècle à Ormersviller et à Volmunster,  les terrains de la ligne ont été attribués aux communes et c'est ainsi que le District de Volmunster, présidé par Jean Seibert a pu réaliser un sentier à partir de Volmunster, et une piste cyclable du moulin d'Eschviller à la gare de Brenschelbach.





Le sentier des moulins  longe le parc des Highlands Cattle

Fin de l’annexion

Le 3 août 1914, l’Allemagne a déclaré à la France et a mobilisé  les hommes alsaciens et lorrains à se battre contre la France, dont les alliés ont déclaré la guerre à l’Allemagne. Elle a duré quatre ans. L'Allemagne a perdu la guerre. Le 11 novembre 1918, l’Armistice est signé et l’Allemagne s’est engagée engage à rendre l’Alsace-Moselle à la France.  

Retour à la France

En novembre 1918, les troupes françaises font leur entrée à Volmunster qui revient à sa mère patrie. L’Alsace et la Moselle sont occupées par  les troupes françaises. Par le traité de Versailles du 28 juin 1919, l’Alsace et la Moselle sont redevenues françaises. Le traité a prévu la réintégration de ceux qui ont perdu la nationalité française à la suite du traité franco-allemand du 10 mai 1871. Le décret du 11 janvier 1920, pris pour son application, a organisé la preuve de cette réintégration par l'inscription  des habitants sur les registres de réintégration de plein droit. 






Un extrait de l'acte de réintégration

Les enfants des parents nés en Alsace-Moselle avant le 11 novembre 1918, ont dû présenter l’acte de réintégration du père pour obtenir le certificat de nationalité française. Les départements qui avaient changé en 1871, sont restés tels quels. 

Entre les deux guerres

Comme  la plupart des Alsaciens-Lorrains ont parlé le Platt en 1918,  certains ont suivi les cours d’adultes pour apprendre le français. Tous les instituteurs d’origine allemande ont dû quitter l’Alsace et la Moselle. Ils ont été remplacés par des instituteurs venus de l’intérieur de la France. Les noms des communes sont à nouveau francisés. Wolmünster devient Volmunster, toutes les communes de Moselle se terminant par willer se terminent désormais par viller, ainsi Eschwiller, devient Eschviller.

La deuxième guerre mondiale. 


D’après de nombreux avis, Volmunster avec les 17 autres communes rattachées au camp de Bitche et à la mairie de Bitche en novembre 1940 font partie de celles qui ont le plus souffert pendant la guerre de 1939/1945.

Faisons rapidement l’historique de cette période: 
Le 1er septembre 1939, les habitants des communes situées entre la frontière et la ligne 




Départ en train pour la Charente

Maginot sont évacués en train dans les départements du sud-ouest. Ceux de Volmunster  sont  arrivés le 11 septembre à Sigogne en Charente. Durant ce séjour, les familles ont touché  une indemnité  journalière. Cet exode à l'intérieur de la France est un véritable problème, car la plupart ne savent pas parler le français, souvent ce sont les enfants qui ont fait office  d'interprètes.





Plaque commémorative fixée sur le mur de la mairie de Sigogne (Charente)

Le  14 juin 1940, les Allemands arrivent en Charente et s’opposent à ce que les élèves mosellans  passent le certificat d’études.
Le 22 juin, en forêt de Compiègne, l’armistice est signé entre le représentant du gouvernement Pétain et celui de l’Allemagne. 
La seconde annexion de l’Alsace-Moselle en 1940   par l’Allemagne est proclamée officiellement le 30 novembre 1940  par les  nazis,  mais a été de facto depuis le 25  juillet 1940, avec le rétablissement des frontières  de 1871.

Retour au Bitcherland

En septembre 1940, les Allemands demandent  aux Mosellans réfugiés en Charente de retourner au pays. Une centaine  d'habitants de Volmunster ont suivi les conseils du curé Charles Humbert et restent en Charente. Ils seront surveillés de près, une fois par mois des policiers allemands  passent dans chaque famille pour les inciter à rentrer en Lorraine. Personne ne bouge.  
Le 10 octobre 1940, ceux qui ont choisi de revenir au Bitcherland  sont rapatriés. Ils sont contrôlés à Saint-Dizier.  Ils sont arrivés le 13 octobre à Sarrebourg. On leur interdit de retourner à Volmunster, mais beaucoup   y sont retournés sans autorisation. 

Le mémorial à la chapelle Saint-Joseph d'Ormersviller indiquant les villages expulsés en 1940




Le 11 novembre 1940, les Volmunstérois sont spoliés, expulsés, transplantés de force dans le sud du département de la Moselle  et la région messine où ils sont devenus des Siedler (Colons). Environ  9 400 habitants de 18 communes du Bitcherland ont subi le même sort. 
De septembre à mars 1944, ils sont tous dans la tourmente de la guerre, certains sont évacués avec les valises et perdent à nouveau leurs biens. Le 16 mars 1945, Volmunster, village fantôme depuis cinq ans a été libéré par l’Armée américaine, mais les Volmunstérois n'ont pas pu  rentrer au pays, car la plupart des maisons sont détruites. Certains  y sont venus sans autorisation et ont d’abord  logé dans les maisons peu endommagées.




Au retour, le village en ruines.








Plaque souvenir posée sur le mur de l'enceinte de l'église de Volmunster rappelant l'exode des habitants.

Le retour des habitants

Le 8 mai 1945, c’est la fin des hostilités. Quel soulagement pour tous, et particulièrement pour ceux qui n'ont pas eu le droit d’habiter leur maison depuis le 1er septembre 1939. 
Les premiers qui sont revenus du Saulnois ou de la région messine en mai ou juin 1945 ont habité  souvent  les caves non détruites, car  la plupart des maisons étaient soit  en ruines, endommagées  ou avec des toits où des tuiles manquaient. 
C’est à partir du mois d’octobre  que





Ces baraquements ont abrité le café-restaurant Alfred Klein, la boucherie Victor Ganter et l'épicerie Martin Hasselwander. 

les baraquements ont été montés pour les  familles, les étables pour les bestiaux et les hangars pour le foin. Ceux qui n’ont pas de grange,  ont  réalisé des gerbiers avec la moisson. Avant de reconstruire, il a fallu démolir les maisons détruites. Les charpentes sont récupérées pour en faire du bois de chauffage et  les pierres  sont entassées et serviront pour la reconstruction. Tous les gravats serviront à remblayer  une partie du lit supérieur de la Schwalb le long  de la rue de Sarreguemines. 
C'était dur, mais personne ne se plaignait.

Distinction pour la commune

Pour le courage et la fidélité à la mère-patrie de ses habitants, la commune de Volmunster sera citée le 11 novembre 1948 à l’ordre de la Brigade 

“Commune de Lorraine dont la population évacuée en septembre 1939, n’a réintégré son village en ruines qu’après la Libération, n’avait cessé durant les années d’exil de manifester son attachement à la France. Compte six de ses enfants tués, un blessé et deux déportés. 
Durement éprouvée par les combats qui ont été livrés sur son territoire est sinistrée à 62 %. 
A supporté toutes ses épreuves avec courage et patriotisme”. 
Cette citation comporte l’attribution de la Croix de guerre avec Etoile de Bronze. 

La communauté se reconstitue

La majorité des habitants ne sont rentrés qu’au printemps 1946. Certains ont occupé les baraquements implantés dans les rues du Stade,   Emile Gentil et de Sarreguemines et ailleurs. Les baraquements des écoles et de l’église étaient dans la rue de Sarreguemines. La perception, la poste et l’école ménagère dans l’espace libre derrière le presbytère, la gendarmerie dans la vallée de la Bitcherbach  dans la rue de Bitche. Le médecin et le curé ont habité  au château de Volmunster,  la pharmacie a occupé le rez-de-chaussée de la maison Joseph Rinder.

Le retour des incorporés de force et des déportés

Les premiers incorporés de force sont rentrés de captivité en  juin 1945, d'autres beaucoup plus tard. Certains sont déclarés morts ou disparus et font partie  des 7 000 Mosellans déclarés morts ou disparus, c'est aussi une histoire tragique et douloureuse, encore très vive dans la mémoire des familles. Certains ont attendu jusqu'en 1951. C'est à cette date que les derniers prisonniers en Russie sont revenus.


Monument aux morts érigé pour les victimes 1914/1918. Il a été remplacé par un nouveau ci-dessous où figurent les victimes des deux guerres.








Le monument aux morts nous rappelle que 31 Volmunstérois incorporés de force ont été tués ou ont été portés disparus durant la dernière guerre mondiale 1939/1945. De plus, il y a eu neuf victimes civiles.

Le château de Volmunster



Le château de Volmunster rénové par son nouveau propriétaire

Le château de Volmunster, construit au 18 ème siècle, était à l’origine occupé par la famille Léopold  de Bexon, seigneur de Volmunster d’Ormersviller et de Selven. Il sera cédé ensuite aux familles Creutzer,  Peiffer, Victor Borsenberger, Pierre Dorkel et enfin à Marie-Thérèse Henius qui l’a cédé  à  la communauté des communes de Volmunster en 1999 pour y abriter les bureaux de la collectivité, et des services cantonaux comme le Syndicat des Eaux, une bibliothèque, etc. En 2001, le nouveau comité de la communauté des communes en décide autrement et loue le château en 2002 à  Max Wheeldon qui vend sa maison de maître en Écosse et achète le château de Volmunster  en 2004.

Depuis son acquisition,  les nouveaux propriétaires,  ont rénové  sobrement pièce après pièce, en respectant le style de la maison et en lui donnant l’aspect de la maison de maître qu’elle avait antérieurement.

Nouveau départ

Après le retour au Bitcherland après la guerre de 1939/1945 tout le monde a  recommencé  à zéro dans le dénuement total. Ils n’ont  pas pu aller tout de suite  dans les champs, il a fallu d’abord déminer avec l’aide des prisonniers de guerre logés dans l’ancienne école, rue du Hausberg. 
Il faut faire les dossiers des dommages de guerre et reconstruire. Les paysans sont obligés de reconstituer leur cheptel avec des bovins et des chevaux récupérés par l'Etat français en Allemagne.

Sinistré à 85 %

Volmunster est une commune déclarée sinistrée à 85 % le 29 août 1945 avec 49 autres du département de la Moselle. Par conséquent, pour la reconstruction, l’élaboration d’un plan d’urbanisme était nécessaire pour délimiter la zone à remembrer. L’objectif des urbanistes était:
 .   reconstruire de nouvelles maisons qui ne      seront  plus mitoyennes pour éviter les incendies en série
.   créer une place centrale avec l’école, la mairie        et les commerces
.   élargir les rues avec trottoir.
.   supprimer les abreuvoirs en créant un réseau          d’eau potable pour faire disparaître  la boue            créée par les bestiaux allant à l'abreuvoir matin et soir.  Un réseau d’eau potable  a été mis en place et géré par le Syndicat des eaux de Volmunster.
  • canaliser l’eau pluviale, les eaux usées et le ruisseau de la cascade
  • Supprimer le cimetière autour de l’église pour des raisons sanitaires  et en créer un nouveau
  • Créer une aire spéciale pour  des activités sportives

Se battre avec l’administration

Cette reconstruction du village avec un plan d’urbanisme et un remembrement  a été une lourde tâche pour le conseil municipal mis en place par le Sous-Préfet qui a nommé Joseph Rinder, maire. En 1945, le maire était choisi parmi les premiers habitants revenus au village.
Pour  reconstruire la maison, chaque propriétaire a dû constituer un dossier de dommages de guerre avec le plan de la maison. Beaucoup de chefs de familles nés avant 1905 n’ont pas fréquenté l’école française. Ils  ont été handicapés par la langue, de plus, ils ne  connaissaient rien, ni en urbanisme, ni en architecture, ni en administration. On allait à la mairie, quand on avait un problème administratif. De plus,  lors de cette reconstruction, on a eu affaire aux services du ministère de la reconstruction et de l’urbanisme (M. R.U.) Pour faire avancer les dossiers, plusieurs hommes politiques se sont investis pour faire avancer cette reconstruction. Ils avaient un avantage, ils étaient les représentants du peuple et ont su parler le français: c’étaient Robert Schuman au plan départemental et Joseph Schaff, député-maire de Montigny-lès-Metz, originaire de Bousseviller, et sur le plan local, Nicolas Faber, conseiller général et maire d’Epping. Pendant la reconstruction, Antoine Schaff, maire de Volmunster à partir de 1947 et Nicolas Faber se rendaient une fois par semaine à Metz pour régler les problèmes au MRU. Les nouveaux maires ont été élus pour la première fois par les électeurs et les électrices. (Le 21 avril 1944 , le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance par Charles De Gaulle)

Le plan d’urbanisme

Comme Volmunster, était un chef lieu de canton, il a fallu lui donner un véritable cachet. Pour créer une place centrale entourée de la mairie-école, et des commerces. Ainsi  la rue de Sarreguemines a été prolongée pour la relier à la rue de Bitche. Un deuxième  pont  enjambant la Nesselbach a été construit. Beaucoup de maisons  n’ont pas pu être construites à leur ancien emplacement. Certaines ont été déplacées dans la rue de Sarreguemines. Beaucoup de dossiers de dommages de guerre ont été transférés dans la région de Metz et Thionville, car les  chefs de famille y ont trouvé du travail et n'ont plus voulu revenir. C’est pourquoi, les terrains à bâtir ont pu être agrandis, et la population a été alors moins importante qu’avant guerre: 975 en 1936 et 736 en 1954. 





Vue de Volmunster en 1956, rue de Sarreguemines, en face du château  l'église-baraque est encore en place


La reconstruction des maisons et des fermes s’est terminée vers 1956 avec la mairie-école. 



La mairie-école  en  1956. Sur la photo derrière le presbytère on distingue la baraque ayant abrité  l'école ménagère  jusqu'en 1966 . Elle abritera le Foyer de Jeunes à partir de février 1967.

L’église sera  construite en 1957 et consacrée en 1960 et à partir de 1961, seul le nouveau cimetière sera utilisé. Actuellement, dans l'ancien cimetière, les habitants peuvent y déposer les cendres des défunts dans des caveaux cinéraires.
Comme les places à bâtir sont rares à Volmunster, le conseil municipal a lancé le lotissement du 



Volmunster avec à l'arrière plan le lotissement du Rebberg

Rebberg en 1973, afin que les jeunes couples puissent construire une maison. De plus en plus,  la cohabitation entre parents et enfants mariés a commencé à disparaître vers les années 1960. Par conséquent, les jeunes couples se lancent actuellement, soit à l’achat de maisons, soit à la construction au quartier du Rebberg.

Les annexes

Eschviller a moins souffert de la guerre que Volmunster. Beaucoup d’anciennes maisons ont pu être réhabilitées  alors qu’à  Weiskirch seules quelques maisons ont pu être rénovées. La plupart des maisons et  l’école ont été reconstruites sur dommages de guerre.





L'école de Weiskirch avec une salle de classe et un préau.

Les écarts




Le moulin de Weiskirch comme le Moulin d’Eschviller ont été très endommagés. 
Le moulin


Le moulin d'Eschviller avant1935


Le moulin en 1980









La scierie construite en 2001


Le Moulin en 2023


Le moulin de Weiskirch a été  transformé en ferme après guerre. La maison d’habitation a été entièrement reconstruite.

Le moulin d’Eschviller a été reconstruit en 1979 pour devenir un site touristique. Seuls, le grenier et la cave n’ont pas été détruits.
Vers 1990, William Le Petit a créé le Domaine de la Voie lactée à Eschviller. Grâce à sa jumenterie la famille Vogel vend le lait  de jument et des produits de beauté.

La reconstruction s’est  terminée en 1960 par la construction de l’église Saint-Pierre. 




L'église de Volmunster est dédiée à Saint-Pierre.

Culte catholique 

Volmunster a formé jadis une vaste paroisse relevant de la paroisse de Hornbach jusqu’en 1802, date à laquelle Volmunster est érigé en archiprêtré, (Epping, Urbach et Ormersviller y ont été encore rattachés avant cette date). 

Le patronage (droit de nommer le curé) a été donné à l’abbaye de Herbitzheim en 1275, puis au comte de Bitche en 1554.
Depuis 1802, la paroisse de Volmunster, a été érigée en chef-lieu d’archiprêtré, comprenant quatre annexes : Eschviller, Weiskirch, Nousseviller et Dollenbach. Il a été rattaché vers les années 2000 à celui de Bitche  du temps où l’abbé Gérard  Henner a été archiprêtre. 
L’église trop petite a été interdite en 1782, puis agrandie. Détruite pendant la dernière guerre, elle a été reconstruite en 1957 d’après les plans de l’architecte Sarrailh de Bitche. Le gros oeuvre a été réalisé par la coopérative ouvrière de Hottviller. Elle a été consacrée le 21 mai 1960  par Mgr Paul Joseph Schmitt, Evêque de Metz. Elle est dédiée à Saint Pierre. Le clocher a 29 m de haut et la croix 3,50 m .  Le beffroi porte quatre cloches. 
Comme le mur du fond du choeur de l’église a été vide, Odile Freyermuth a proposé qu’on y 





 Une tapisserie parlante au point Gobelin

accroche une tapisserie au point Gobelin comme à l’Abbaye aux Dames à Saintes (Charente). Le carton racontant la vie de Saint Pierre a été réalisé par Jean-François Favre et ce sont douze dames bénévoles qui l’ont réalisé  la tapisserie au point Gobelin en deux hivers.  Elle a été inaugurée le 27 juin 1993 par l’archiprêtre Gérard Henner. C’est également Jean-François Favre qui a créé le plan de la croix latine et celle de Saint-Pierre ainsi que les lustres de la nef.




La fresque monumentale  du fronton de l'église Saint-Pierre

En 1976, d’après un carton de Jean-François Favre, Michèle Massiou de Paris a réalisé la fresque monumentale de 70 m2 en mosaïque de pierres naturelles et de tesselles en verre sur la façade de l’entrée. La fresque représente Saint-Pierre, patron de l’église, Saint Pirmin fondateur de l’abbaye de Hornbach et Saint Bernard, fondateur de de l’abbaye de Sturzelbronn.
Michèle Massiou, a  recouvert le bandeau invitant les fidèles à entrer à l’église, (Venite  adoremus Dominum, Venez, adorons le Seigneur). A l’origine, il a été réalisé en mosaïque byzantine,  puis recouvert par une nouvelle du même style de la fresque par Michèle Massiou.





La chapelle d'Eschviller est dédiée à la présentation de Marie au Temple par ses parents Anne et Joachim.

La chapelle castrale d’Eschviller, appartient à la Fabrique de l’église. Elle est dédiée à la Présentation de Marie au temple. Les quatre vitraux, représentant des apparitions de la Vierge ont été posées en 1996. 




La chapelle de Weiskirch est dédiée à la visitation de Marie chez sa cousine Elisabeth

La chapelle de Weiskirch est dédiée à la Visitation. Elle a été construite en 1789, Elle a remplacé celle qui était tombée en ruines suite à la guerre de Trente ans. C'est  la chapelle de Weiskirch qui a servi d’église  paroissiale à partir de  mai 1945 jusqu'à la construction d'une église-baraque à Volmunster. Lors des travaux d’assainissement en 1988, dans l’ancien cimetière deux vases de 14 ème siècle ont été trouvés.  Alors que l’un contenait 388 pièces  en argent et   le deuxième  en avait 336. Elles dataient toutes de 14 ème siècle. Il faut rappeler que la chapelle a été construite à proximité d’une ancienne voie qui reliait Rimling, où se croisaient la route du sel et celle des Flandres. Les différentes pièces  avait été frappées par Philippe IV le Bel, l’Archevêque  de Trèves, la Cité de Strasbourg et des ateliers incertains. 







Un magnifique relief sculpté, déposé sur l'autel de  l'oratoire. Il représente la Vierge de la Pitié et de la Vierge des sept douleurs en association  de la représentation des cinq plaies du Christ.


Un oratoire appelé “Bildgärtel” (l’enclos aux  images) a été érigé dans  la rue de Bitche à Volmunster. Une inscription en allemand invite le passant à vénérer les plaies du Christ, à participer aux souffrances de la Vierge et à se repentir. C'est dans cet oratoire que les nouveau-nés ont été baptisés en 1945, vu que l'église était entièrement détruite.

Visite de l'évêque 

 Quand en 1911, l'évêque de Metz, Mgr Willibald 
Benzler est venu confirmer à Volmunster, une calèche  allait le chercher à la gare de Petit-Réderching.  Les jeunes de la paroisse s'y joignaient avec des bicyclettes et  des chevaux décorés.   





L’Ecole Adolphe Yvon





L'école Adolphe Yvon et l'espace qui l'entoure. Elle a été ouverte en 1956.

La première école a été ouverte au 18 ème siècle dans l'ancien presbytère, situé  dans la rue des juifs. Puis à la fin du 19 ème siècle, une nouvelle école-mairie a été construite dans la rue du Hausberg, à l’emplacement de la maison N°11. Elle n’a fonctionné que jusqu’au 13 juillet 1939.
Elle n’a été rouverte que le 16 janvier 1946 dans un baraquement par André Schutz, alors que la guerre est terminée depuis près de 20 mois.
En 1947, l’école de filles sera ouverte par Soeur Consilia Schmitt. Les écoles ont seulement été géminées en 1965 avec l’autorisation de l’évêque de Metz, Paul Joseph Schmitt.  Depuis 1975, l’école Adolphe Yvon de Volmunster fonctionne sous forme d’un regroupement pédagogique. Avec la baisse des effectifs, les communes de Nousseviller-lès-Bitche et Loutzviller y ont été rattachées. En 2019, les écoles de Breidenbach, Lengelsheim et Schweyen  ont également rejoint le regroupement.

Les écoles de Weiskirch et Eschviller






Ancienne école de Weiskirch


L’école de Weiskirch, fermée en 1994, a été transformée en centre de tri postal cantonal en février 1996 , qui a fermé  en 2010 avec le regroupement de tous les tris du Bitcherland à la plateforme du tri à Rohrbach-lès-Bitche. 





Ancienne école d'Eschviller

En janvier 2016, l’école d’Eschviller est fermée. La classe est transférée dans la salle Sainte-Barbe, suite  au déménagement des sapeurs-pompiers dans leur nouvelle caserne  dans la rue de Sarreguemines le 4 août 2015.
Elle a été vendue en 2017 à Adrien Assfeld, entrepreneur à Eschviller.

L’école maternelle Le Petit Prince


 
L’école maternelle Le Petit Prince ne sera ouverte qu’à Pâques 1972 avec une classe unique, mais avec le développement du quartier du Rebberg, une deuxième classe ouvrira en 1980. Elle occupera la salle de jeux. En attendant l’agrandissement de l’école maternelle par une salle de jeux au premier étage,  les activités sportives et les jeux se sont déroulées  à la salle Saint-Pierre.

Périscolaire





Le nouveau  périscolaire, construit à la place de la salle Saint-Pierre à Volmunster, accueille depuis la rentrée 2017 les élèves  fréquentant les écoles de Volmunster.
Les enfants scolarisés y sont accueillis de 7 h à 8 h 30, de 11 h 40 à 13 h 30, de 15 h 45 à 17 h ou 19 h. Pour beaucoup de parents qui travaillent, cette ouverture a permis  de faire garder les enfants avant et après les cours et de pouvoir déjeuner à midi dans les mêmes locaux. Une soixante d’élèves le fréquentent  par jour.                
Cette  nouvelle structure est très fonctionnelle. Elle est dotée d’une cuisine, d’un bureau et de deux salles que l’on peut transformer en une seule. La paroisse, suivant une convention, peut l’utiliser. Comme elle est de plain-pied, elle sert également de bureau de vote pour toute la commune. Les sections d’Eschviller et de Weiskirch ont été supprimées.

Activités dans le village en 2020

En 2000 on trouve à Volmunster: une gendarmerie, une perception, une poste, 
une antenne  des services de l’Equipement, une pharmacie, deux banques, une dentiste, deux médecins, une boucherie, une boulangerie, une épicerie, trois restaurants, deux cafés,  un salon de coiffure, un garagiste, un atelier de machines agricoles, plusieurs artisans en peinture, arts ménagers, sanitaires, couvreur.  
En 2020, la gendarmerie , la perception, les deux cabinets médicaux sont fermés, l’antenne des services de l’équipement va rejoindre celle de Bitche.
Sont ouverts en 2020: le dentiste, la pharmacie, l’agence du crédit mutuel avec un distributeur de billets, une boulangerie avec salon de thé et bar et restauration rapide, une supérette avec débit de tabac et journaux,  trois restaurants L’argousier, La table Paysanne et l’Auberge du Moulin d’Eschviller,   un salon de coiffure, un cabinet de kinésithérapeutes, deux cabinets d’infirmiers  et un de chiropraxie, un atelier de machines agricoles, un artisan peintre, un chauffagiste, deux entreprises de maçonnerie, un atelier de constructions métalliques, un marchand de bois de chauffage.

Agriculture. 

Plusieurs exploitants agricoles font de l’élevage et de la polyculture. La ferme de la voie lactée à Eschviller produit du lait de jument. 
Le remembrement, réalisé entre 2001 et 2007, facilite la travail des agriculteurs. Par contre, avec la suppression de nombreuses haies  et arbres fruitiers, de fossés et de talus, la biodiversité a beaucoup souffert et a créé l’érosion  de la terre arable.

La Poste de Volmunster






Avec une réhabilitation d’une ancienne ferme, la Commune de Volmunster a réussi à aménager trois logements sociaux et une nouvelle poste. Elle a été officiellement inaugurée le samedi 13 septembre 1997  par   Bernadette Malgorn, Préfet de Moselle et de la Région Lorraine, en présence de  Robert Perez, Directeur Départemental de Moselle de la Poste et de nombreux invités accueillis par   Jean Seibert, Maire Volmunster et Président du District. 

La malle-poste 

A l’origine la malle-poste ne passait pas à Volmunster, mais au château de l’annexe Eschviller, où résidait le baron. De ce château, il ne reste plus que la chapelle castrale qui en est le seul vestige. En venant de Bitche, elle empruntait la voie romaine, transformée depuis en voie rapide, passait par la rue du Postillon à Eschviller pour prendre ensuite la direction de Deux-Ponts en passant par le rue de la Forêt. 
Le Duc de Lorraine a  autorisé la création d’un relais postal le 8 juin 1748 à Altheim  à 8 km de Volmunster où un bureau de distribution a été ouvert  le 18 novembre 1844.   Le premier janvier 1846, il sera transformé en recette postale. Vers 1905, Nicolas Schaff, est devenu conducteur de la voiture postale. Il est  allé tous les jours chercher le courrier à la gare de Bitche et a assuré en même temps le transport des voyageurs. Il a assuré ce service jusqu’en 1918. On l’a   surnommé le “Poschtnickel” . Sa soeur Thérèse a tenu le bureau de poste dans la maison N°1, rue Adolphe Yvon. Elle a épousé   Jean-Baptiste Michel, qui est devenu alors receveur et la poste a été transférée dans sa maison située dans l’actuelle maison n°10 rue de Sigogne. 




  Le “Poschtauto” qui transporte courrier et voyageurs. Nous y reconnaissons,   Jean-Baptiste Michel, M. Perrin, Instituteur, et  Elise Bur. 

Réouverture de la poste après les hostilités

En raison de l’évacuation des habitants en 1939, puis de leur expulsion par les Allemands de 1940 à 1945, lors de l’intégration de la commune avec 17 autres au grand camp militaire de Bitche (Truppenübungsplatz), la poste a été supprimée. Vidée de ses habitants, ces 18 communes étaient un nomandsland, dont les maisons furent pillées par l’occupant et les habitants des villages non touchés par l’expulsion. La poste a été rouverte en juin 1945 par Edouard Hoff, facteur, dans sa propre maison, au 9 rue du château. Sa fille Elise a été guichetière. C’est le garage Feger  de Bitche qui a ramené  le courrier tous les matins à Volmunster. Au retour, il a emmené les lettres postées à Volmunster. 

Le 13 juin 1945, Alphonse Kirsch, malgré-nous, est revenu de captivité, et a de suite été engagé comme deuxième facteur. A eux deux, ils ont distribué  le courrier dans les communes de Volmunster, Loutzviller, Nousseviller-lès-Bitche, Epping et Ormersviller. Tous les quinze, jours, ils ont échangé leur tournée qu’ils ont effectué à bicyclette. Au début, le pont de la Bitcherbach n’est pas reconstruit, ils ont dû traverser le ruisseau grâce à un gué pour se rendre à Nousseviller. Alphonse Kirsch se souvient très bien: “ Il y avait très peu de courrier, car la plupart des habitants n’étaient pas revenus, ni du Saulnois, ni de la Charente, car les maisons détruites étaient inhabitables, et les baraques ont seulement été montées vers la fin de 1945 et début 1946. Tous les villages étaient dépourvus de téléphone jusqu’à l’été 1946, et l’électricité n’est revenu que vers Noël 1946. C’est l’entreprise Nella, implantée à Loutzviller, qui a été chargée de raser les maisons détruites et la réparation de celles qui étaient réparables, qui avait le plus de courrier à cette époque “ 

La Poste

La poste s’est ensuite installée  dans un baraquement, monté à côté du presbytère en septembre 1949 et y restera jusqu’au 21 octobre 1957. Ce sera M. Anth, le premier receveur des Postes d’après guerre. Le 21 octobre 1957, elle  a déménagé  pour occuper le rez-de-chaussée de la maison au 4 rue Emile Gentil. 



 Joseph Dorkel, Martin Antoine  
Joseph Henius (assis) devant la Poste baraque en 1951. 

Réorganisation de la poste

Les locaux de la poste étant trop exigus, la direction départementale de la poste demande dès 1984 à la commune un nouveau local au centre village. Suite à de très nombreux pourparlers avec la direction départementale aucune solution n’est trouvée. Ce sera avec M. Lutz, Directeur du groupement Postal Les Verriers, et son adjoint M. Beckrich, en accord avec la direction départementale que la solution sera trouvée. Le centre de distribution devrait être transférée dans l’école fermée de Weiskirch le 6 septembre 1994 et le bureau de poste dans le bâtiment communal de la ferme Heckel.
Aussitôt, le conseil municipal de Volmunster, a  donné son accord. Le 1er mars 1996, le centre de distribution postale s’est installé dans les locaux de l’ancienne école de Weiskirch avec un accès  de plain-pied et a permis le transfert des caddies et des palettes à l’intérieur avec beaucoup de facilité. Tous les facteurs sont à partir de cette date motorisés. La construction du bureau de poste a commencé en 1995 et le 20 février 1997, la recette s’est installée définitivement dans les nouveaux locaux, 5, rue du Moulin.
Avec ce déménagement, la poste de Volmunster, a eu à sa disposition un bâtiment conçu uniquement pour le bureau de la recette, alors que le tri postal de toutes communes du canton, sauf Bousseviller, se fait depuis le 1er février 1996 au centre de tri de Weiskirch, mais a fermé en 2010 avec le regroupement des tris à Rohrbach-lès-Bitche
Par cette opération, la commune de Volmunster en collaboration avec le District de Volmunster a pu redonner vie d’une certaine façon à son école désaffectée de Weiskirch et réhabiliter son patrimoine, la ferme Heckel, une des seules maisons rescapées de la guerre  y regroupe la Poste, l'atelier municipal et trois logements, gérés par Moselis.

Volmunster le 11 mai 2020


Joseph Antoine Sprunck

 Sources:
- L'arrondissement de Sarreguemines par Joseph Rohr
- Dictionnaire départemental  de la Moselle de M. Viville
- Bitche et son pays par André Schutz
- La trouvaille monétaire de Weiskirch par André et Jean-Luc Schutz
- Volmunster 1 et 2 de Gérard Henner et autres.
- Les années noires de la Moselle annexée par Hitler de Bernard et Gérard Le Marec
- Archives municipales de Volmunster
- Le Pays de Bitche, il y a 250 ans... de SHAL du Pays de Bitche
- Le Pays de Bitche par Marie-France Jacops, Jacques Guillaume et Didier Hemmert
- Adolphe Yvon et les siens par Eugène Heiser
- Emile Gentil par Eugène Heiser
- Crédit photos: collection de l'auteur.




Posts les plus consultés de ce blog

Les épreuves subies pendant et après la guerre de 1939-1945 par une famille lorraine

C’est l’histoire authentique d’une simple famille paysanne du Bitcherland ou l'Itinéraire d'un jeune  durant la guerre Quand Antoine Sprunck, cultivateur, âgé de 45 ans, père de 5 enfants, habitant d’Ormersviller (Moselle), situé à la frontière sarroise, à 11 km au nord de Bitche, est mobilisé le 23 août 1939 au 23 ème SIM à Dieuze (Sud de la Moselle), il ne se doute pas qu’il ne pourra pas exploiter sa ferme d’une quinzaine de hectares pendant sept ans.      Il quitte Ormersviller avec le “Poschtauto” Jost, prend le train à Bitche, puis à Sarreguemines pour Dieuze, où il reviendra fin 1944 avec sa famille après une longue pérégrination.  Il ne retournera avec sa famille habiter dans son village natal que le 1er avril 1946. Après avoir déménagé huit fois, il n’emménagera qu’en 1954 dans sa maison reconstruite.   Antoine avec ses deux chevaux dans la cour pavée devant l'écurie. Son fils René, âgé de 13 ans, monte un cheval en 1939. La mobilisation En 1939, Antoine est père d

Guerre d'Algérie: témoignage d'un ancien appelé du contingent de 1961-1963

En 1962, je ne me promenais pas au Bitcherland, mais j’étais en Algérie avec 400 000 autres appelés pour combattre les Fellaghas et l’OAS. C’était pour le maintien de l’ordre, mais en réalité c’était une guerre qui a duré 8 ans de 1954 à 1962. Le rêve d'une "décolonisation en douceur" Pourtant  Ferhat Abbas voulait une  décolonisation en douceur".  C'est pourquoi il  publie e n 1943,  le " Manifeste du peuple algérien ", qui réclame  l’égalité entre Musulmans et Européens, une réforme agraire, la reconnaissance de la langue arabe et une "République autonome" . Puis il jette l’éponge en 1951.   " Il n’y a plus d’autres solutions que les mitraillettes" , s’attrista-t-il. " Toute sa vie, Abbas aura rêvé d’une décolonisation en douceur" ,     écrit Charles-Robert Ageron dans   Genèse de l’Algérie algérienne  . Le maintien de l'ordre se transforme en guerre  Elle a opposé l'armée française à des insurgés nationalistes al

La riche histoire d'Eschviller contée par Auguste Lauer

Auguste Lauer , instituteur d'Eschvi ler membre fondateur de la Société d’histoire et d’archéologie de la section de Bitche, a enseigné en 1936 à Eschviller. L'école d'Eschviller avait deux salles de classe  Très intéressé par l’histoire locale, il a mené comme son collègue Paul Glad à Bousseviller, des recherches historiques sur Eschviller. Avant guerre, Auguste Lauer et son épouse, née Anne Schwartz, enseignaient dans les deux classes à Eschviller, annexe de Volmunster. Nous avons retrouvé un texte écrit en allemand très intéressant qui est une synthèse de nombreux documents connus en 1936. Il nous apprend mieux ce que les habitants d’Eschviller et de la région ont dû subir sous le joug des seigneurs, à cause des guerres et des invasions. Nous l’avons traduit en français pour vous faciliter la lecture. Les textes en italique ont été rajoutés par le traducteur pour une meilleure compréhension. L’histoire d’Eschviller et de sa