Accéder au contenu principal

Nousseviller-lès-Bitche, un village en pleine mutation

Au 16ème siècle, Nousseviller-lès-Bitche n’était qu’une ferme, fief de la seigneurie de Lichtenberg, détenue par la famille. En 1602, elle passe  à Conrad Metzer de Kaltenhausen, puis en 1606 à la seigneurie de Bitche. Elle a été détruite durant la guerre de Trente ans et reconstruite  vers la fin du 17 ème siècle, puis avec l’arrivée des immigrés après 1680, un village s’est formé  au début du 18 ème siècle. Le village  a fait partie du fief de Weiskirch et en 1758  du fief du Gendersberg. A cette époque comme dans plupart des villages, il y avait six maisons en bois. L’écart Dollenbach comptait en  1817,  15 maisons avec 68 habitants. D’abord commune en 1790, puis  est devenu en 1811 l’annexe de Nousseviller-lès-Bitche. Les agriculteurs de Dollenbach ont réalisé après guerre le remembrement de leur ban bien longtemps avant les autres villages.  Les abbayes cisterciennes de Woerschweiler et de Sturzelbronn ont possédé avant la Révolution des terres à Nousseviller.


Culte catholique 


Nousseviller est de tout temps annexe de la paroisse de Volmunster. Sa chapelle Saint-Michel, construite en 1705 aux frais de Jean Henri Kirsch, laboureur de Nousseviller, à cause de l'éloignement de la mère église de Volmunster, a été agrandie en 1722 par les habitants du lieu. Jugée trop petite au milieu du  19ème siècle, interdite en 1894, elle a été reconstruite et bénite en 1901. Détruite pendant la guerre de 1939-1945, elle a été reconstruite après la guerre. Elle est dédiée à Saint-Michel. 




Chapelle Saint-Michel


 

La Chapelle de Dollenbach


A l’origine, c'était l'unique village du Bitcherland sans lieu de culte. Il n’y avait qu’une cloche  suspendue à un  chevalet. On y sonnait l’angélus, matin, midi et le soir. Pour les habitants, cela a été un endroit sacré. 






La chapelle de Dollenbach dédiée à la Sainte Famille.


Le 26 septembre 1938, c'est la mobilisation partielle des hommes. Les mères et les épouses sont désespérées. Elles promettent de financer la construction  d'une chapelle, si les hommes reviennent vivants de la guerre. A leur  retour, elles font part à leurs maris de cette promesse. Ce sera Aloyse Dorkel qui a pris la direction des  opérations. Il a voulu remédier à ce manque. "Nous avons besoin d'une chapelle dans notre village pour y célébrer des offices, nos femmes l'ont promis, nous allons la construire." disait-il. De 1938 à 1939,  aidé par Jean Beck et Pierre Fischer, il  a construit une chapelle, désirée d'ailleurs par tous les habitants du village. Pour payer les matériaux, les habitants de Dollenbach ont fait des dons. Le plâtrier Heid de Rohrbach-lès-Bitche a fourni le plâtre et a réalisé les travaux gratuitement. Il ne restait plus que la porte d’entrée à poser le 1er septembre 1939, jour de l’évacuation. Hélas, durant la guerre, le hameau de Dollenbach a beaucoup souffert. Seule la maison de Raphaël Muller était encore habitable. Grâce aux dommages de guerre et une subvention exceptionnelle de 7 000 F du député Etienne Hinsberger, la chapelle a été reconstruite dans les années 1960 sur un terrain offert par Ernest Michels.  Elle est dédiée à la Sainte Famille. Elle a été bénie le 1er mai 1965 par le chanoine Henri Auer, archiprêtre de Volmunster.


La population


Le village construit à côté de  la voie rapide Bitche-Pirmasens permet à la population active de rejoindre rapidement  l’Allemagne, Bitche et Sarreguemines. Depuis 2004, la population est stable autour de 150. C’est aussi la situation géographique qui ont poussé des commerçants à s’y implanter: un boucher-charcutier, une pâtissière,  une fleuriste…

Par contre, l’école communale a fermé en raison des effectifs insuffisants. Les enfants fréquentent le regroupement scolaire de Volmunster où ils peuvent profiter du périscolaire de 7h  à 19 h.


L’évacuation en 1939


Comme dans  tous les autres villages situés  dans la zone rouge entre la  frontière et la ligne Maginot, les habitants de Nousseviller-lès-Bitche ont été évacués en Charente.

Le vendredi 1er septembre 1939, vers 15 h le maire est appelé à la cabine téléphonique. Il y reçoit l’ordre d’évacuation, publié par Adam Schneider, appariteur. On sonna également le tocsin. Aussitôt, c’est la panique dans toutes les familles, il faut être prêt pour 17 h avec le chariot attelé et chargé.

Tout le monde aide à faire les valises, on met du linge même  dans des taies d’oreiller et ou dans des sacs. Tout le monde s’installe sur les chariots à ridelle. On s’installe au milieu des ustensiles de cuisine et de literie… Une trentaine de chariots sont alignées  dans la rue Principale en direction de Hottviller.


Le début du voyage


A dix sept heures trente, c’est le départ de tous  pour rejoindre Hottviller. La caravane est conduite par François Wagner. Le maire Nicolas Neu a emmené les archives de la commune. Qu’allait devenir ce  qui reste, les lapins, les poules, les cochons, les meubles, tout le matériel agricole, acheté avec de l’argent gagné à la sueur du front? 

Les jeunes de 17 et 18 ans  ont rassemblé  les vaches et les génisses pour les faire suivre  derrière la caravane. Elles ont dû traverser Hottviller bien que  le village ait  été une zone interdite suite à la fièvre aphteuse. La caravane a suivi  la vallée de la Schwalb  avec la nuit tombante, elle est passée  par Holbach, Siersthal, Lambach pour arriver  à Enchenberg où elle a voulu passer la nuit. Hélas, d’autres réfugiés ont déjà occupé les granges. Le convoi  a repris la route, en passant par Montbronn.  Elle est arrivée le matin à Lorentzen  où elle s’est arrêtée dans un grand pré. Cela a été  le premier repos après  avoir parcouru 36 km. Alors que les bêtes se régalaient dans le pré, les évacués se sont contentés d’un casse-croûte. Vers midi, la caravane a repris la route en passant par Thal, Berg, Gungwiller et s’est arrêtée à Eywiller où elle a passé tout le dimanche. Le lundi la caravane  est repartie en passant par Sarraltroff, Hirschland et Rauwiller, Dolving, Haut-Clocher et Kerprich-aux-Bois. Le mardi 5 septembre la caravane est arrivée à Barchain où nos réfugiés ont été logés. La Croix rouge les a ravitaillés et elle leur a annoncé le départ pour la Charente. Le vendredi 8 septembre1939, nos réfugiés ont quitté Barchain avec le bétail pour Héming.  

En y laissant les attelages et le bétail sur place,  nos réfugiés ont été embarqués, à raison de 18 à 20 personnes dans un wagon à bestiaux pour la Charente. 


Le rôle de Mme Hoff


Madame Hoff, institutrice de Nousseviller, a effectué le trajet à bicyclette, toujours préoccupée de la bonne marche de la caravane.  Exceptionnelle, elle se porta  au secours de tous, elle a réconforté les traînards et surtout les seniors très inquiets pour leur sort. A l’origine, Mme Hoff ne devait pas suivre les réfugiés, mais rejoindre un autre poste  en Moselle. Elle a refusé, faisant remarquer qu’elle avait pris la décision de partager le sort des habitants de Nousseviller jusqu’au bout.


Départ pour la Charente


Après avoir passé deux jours dans le train, ils sont passés par Lunéville, Nancy, Orléans, Tours, Poitiers, Angoulême. Ils sont arrivés le dimanche 10 septembre à Barbezieux. Des camions et des autocars les attend aient à la gare pour les transporter à leur destination. Ils ont été répartis entre Saint-Médard et Touzac. Hélas, l’accueil a été décevant, car rien n’était prévu dans ces localités. Les réfugiés ont finalement été abrités dans les granges et les hangars disponibles jusqu’au lendemain.


Chacun s’adapte


La situation s’améliora  peu à peu. Le climat était plus doux, et ainsi nos déracinés  n’ont pas eu à souffrir du froid. L’installation matérielle terminée, nos Mosellans  ont découvert une nouvelle région de France où la végétation et les coutumes sont différentes.

Nos Mosellans au gabarit impressionnant  se sont  rapidement intégrés. Chacun a fini par s’installer, à se refaire un foyer, souvent très modeste. Jeunes et seniors ont aidé  les viticulteurs du pays dans les vignes qu’on ne trouvait pas au Bitcherland.  


Naissances et décès


Cinq naissances et trois  décès y seront enregistrés  durant leur séjour en Charente.


Naissances en Charente:

  • Marie-Angèle Dorkel le 6 novembre 1939
  • René, Daniel, Jean Decker le 23 janvier 1940
  • Fernand, Joseph Wagner le 28 mars 1940
  • Marie-Louise Kirsch le 26 septembre 1940


Décès:

Angélique Neu, Jean Dorkel et Adam Wagner


L’intégration


Chacun a fini par s’installer tant bien que mal et à créer un peu plus de confort. Ainsi le chaudron a vite été abandonné au profit du poêle charentais. La plupart ont aidé les paysans du village. Ils ont tous appris à soigner les vignes. La vie et le séjour en Charente s’étaient normalisés quand à la mi- juin les Allemands sont arrivés. Leur avance fulgurante  a causé aussitôt une profonde inquiétude parmi les Charentais et Mosellans qui se croyaient en sécurité derrière la ligne Maginot. Cette avance rapide et subite a  aussitôt provoqué de l’inquiétude chez les Charentais comme le Mosellans.  Dans un premier temps, tout le monde a cru que l’armistice signé le 22 juin 1940 était la fin de la guerre. Ils n’ont  pensé  qu’au retour  au pays natal auquel ils sont restés attachés.

Retrouver leur maison, leur chapelle, leurs champs  et surtout reprendre les occupations du pays natal…


Retour en Moselle





Les habitants de Nousseviller attendent le départ

du train pour la Moselle


Le 10 septembre 1940, jour anniversaire de l’arrivée à Barbezieux,  les   habitants de Nousseviller sont repartis pour Bitche avec un billet collectif.

Tous ont soupiré, « enfin  on va retrouver notre village » disaient-il. Hélas,  le véritable calvaire  a commencé en arrivant en Moselle. Le train est passé par Limoges, Châteauroux, Orléans, Troyes et à Saint-Dizier, il s’est arrêté et tout le monde  a dû descendre du train. Munis de registres, les Allemands ont contrôlé  la qualité d’appartenance à la Lorraine de chaque réfugié. Pour la première fois, ils sont ravitaillés avec un soupe aux nouilles avec quelques traces de viande. Dans la gare, quand nos réfugiés ont vu une profusion  de drapeaux allemands avec la croix gammée et des portraits de Hitler, ils ont perdu l’appétit et ont préféré manger ce qu’ils ont emporté.

Après le contrôle minutieux, chacun a été gratifié d‘un « Ausweis » pour retourner au 

Bitcherland. Après quatre jours de voyage, le train est arrivé à Sarrebourg dans la matinée du 14 septembre.


La tromperie


Dans la soirée tout le monde a été embarqué  dans  des cars et des camions et déchargé à Phalsbourg et Trois-Maisons où personne ne les attendait. C’est ainsi qu’ils ont passé la nuit dans des granges et des hangars. La N.S.V. (Nationalsozialistische Volkswohlfahrt) a assuré le ravitaillement.

Tous les deux jours, un représentant du maire est allé aux nouvelles à Sarrebourg et à Sarreguemines. Recevant chaque fois une réponse évasive,  les habitants de Nousseviller ont commencé à trouver eux-mêmes une solution. Ainsi la famille  Auguste Decker a emménagé à Enchenberg. Certains jeunes sont allés nettoyer les maisons à Nousseviller pour pouvoir y  retourner. Un Allemand qui est passé leur a alors annoncé que plus personne n’avait le droit venir y habiter, car le village  allait être intégré dans le camp de Bitche.  

Tout le monde disait: « Ce n’est pas possible, ce sont nos maisons. Comme l’armistice a été signé, on peut donc y habiter. »


Retour au village


Treize familles ont donc décidé de retourner au village, en bravant l’administration allemande et toutes les difficultés matérielles. Thiébaut Beck, Adam Schneider, Jacques Wagner, Emile Wagner,  François Wagner, Jean Michels, Vincent Stien, Joseph Meyer, Ernest Michels, Pierre Kirsch, Catherine Brenner, Nicolas Schmitt et Daniel Neu. Les autres ont continué  leur vie de « bohémiens » à Phalsbourg.


Expulsion des rentrés


Le 9 novembre 1940, la décision des Allemands a été communiquée aux rentrés et aux autres. Ils devaient prendre la place des Lorrains expulsés des villages de langue française. Le 12 novembre 1940 des cars encadrés par de nombreux gendarmes sont venus les chercher pour une destination inconnue. 




Attribution des fermes des expulsés


Les Allemands leur disaient:

«  Vous allez occuper des maisons meublés »

Ainsi ils ont été répartis dans différents villages  du Saulnois  dans les environs de Delme et ont occupé les maisons  laissées en l’état par les expulsés. Ils ont été répartis dans 12 différents villages pour briser la communauté.


Ajoncourt: Nicolas Langenfeld et Mélanie Kriegel

Malaucourt: Joseph Decker et  Jean Meyer

Jallaucourt: Frédéric Neu, Victor Neu, Aloyse Kirsch, François Dorkel, Daniel Wagner, Nicolas Wagner, Nicolas Neu, Jacques Neu

Baudrecourt: Antoine Schuliar

Lucy: Daniel Neu, Adam Schneider, Nicolas Schmitt, Jean Kirsch, Jacques Wagner, Emile Wagner

Prévocourt: Nicolas Kriegel

Fremery: François Wagner, Pierre Kircsh, Catherine Brenner

Chicourt: Jean Michels, Louis Wagner

Vannecourt: Camille Michels, Jean Beck

Flévy: Nicolas Klein

Vallières: Michel Persem

Château-Salins: G. Schwindemann


Toutes les familles  ont emménagé contre leur gré  les habitations dont les propriétaires ont été expulsés. Ils ont géré les fermes jusqu’à la libération. Pour les Allemands ils étaient des « Siedler ». Les enfants  ont alors fréquenté des écoles  avec des enseignants allemands.


Le retour au village


Après trois mois de combats, la septième armée américaine a  libéré Nousseviller-lès-Bitche le 16 mars 1945. 

Ce sera en avril 1945 que les premiers habitants sont revenus  au village où 26 habitations  étaient complètement détruites à Nousseviller et 13 à Dollenbach.  25 fermes à Nousseviller et 8 à Dollenbach étaient entièrement détruites.

13 maisons et 14 fermes à Nousseviller et seulement  cinq fermes à  Dollenbach étaient endommagées.

C’était un village mort qu’ils ont retrouvé, pas un seul animal, mais quelques fleurs ont réussi à survivre et ont annoncé le printemps.


Déminage des champs


Les champs ont dû être déminés par des commandos de prisonniers allemands. Deux lignes de mines  traversaient le ban communal. Malgré  ces travaux de déminage deux habitants ont été blessés: Victor Thomas et un neveu de Raphaël Muller.


La vie reprend


Dès l’été 1945, de nouvelles  emblavures ont été visibles sur le ban. Les habitants sont revenus au pays natal, ont souvent logé dans les caves ou des  pièces non endommagées.

C’est la famille Pierre Beck, son épouse et ses deux filles  qui a été la première à revenir  à Nousseviller le 13 avril 1945 et la dernière a été  celle de Nicolas Kriegel en juin 1947.

A Dollenbach, la première a été celle de Nicolas Langefeld le 17 juin 1946. Camille Michels le 5 septembre 1945 à Dollenbach. La famille  Joseph Meyer   a d‘abord habité au château de Volmunster avant de rentrer à Dollenbach.




La famille Wendelin Henner en 1948 à côté de la faucheuse, chargée de liens, prête pour aller moissonner.


Sur les 36 familles rentrées, 22 ont dû habiter dans un baraquement. Deux familles ne sont plus revenues  au village: Michel Persem et Léon Obringer


Aide de la Croix rouge


Comme dans tous les villages, la Croix rouge   est venue au secours des habitants en fournissant des habits, du linge et des meubles. Le service de l’agriculture a livré des chevaux, des vaches et des machines agricoles: faucheuses, moissonneuses,  râteaux mécaniques, faneuses. Tout ce matériel était fourni afin que les paysans puissent travailler dans les champs.


Reconstruction


Le ministère de la reconstruction et de l’Urbanisme (M.R.U.)  s’est particulièrement occupé de la reconstruction des fermes.








Maison en 1945 de Pierre Wagner.
Assis à terre: Denis Langenfeld, Albert Thomas, Pierre Wagner et Willy Frumholtz



Importation en cours : 4224750 octets sur 4950693 importés.



Maison Emile Wagner 1940





Maison  Emile Wagner en 1945


Comme le village était détruit à 78%, il fallait établir un plan d’urbanisme. M. Quers, urbaniste, a  été désigné le 29 août 1945 pour établir  le projet de reconstruction et d’aménagement de la commune. Le projet de reconstruction a été approuvé par le conseil municipal le 20 novembre 1946 et   par le préfet le 10 décembre 1946.


Le nouveau projet


La mairie-école  sera restaurée à son emplacement actuel,  une place sera créée au milieu du village, la chapelle sera construite en face. Un terrain de sport est réservé derrière l’école pour le sport. L’adduction de l’eau potable sera réalisée. Un cimetière est prévu à l’entrée du village.  La rue principale sera élargie à 10 m. Le chemin d’accès à Dollenbach sera également élargi. Le périmètre de reconstruction concerne l’ensemble des destructions.   L’ensemble des opérations ont été approuvées par le MRU le 9 janvier 1947.


Reconstruction


La reconstruction des maisons a commencé en 1948 par celle de Nicolas Kriegel et a terminé en 1954.  Pour les réparations, elles ont commencé en 1948 et se sont terminées en 1950. La reconstruction s’est terminée par la construction d’une nouvelle école avec un préau et un logement. La mairie est dans un bâtiment différent.  La construction  va se terminer par la construction de la chapelle de  Nousseviller  dédiée à Saint-Michel et celle de Dollenbach dédiée à la Sainte Famille. Elle  a été bénie le 1er mai 1965 par le chanoine Henri Auer. 


Les activités dans la commune


A l’origine, jusque  dans les années 1990, il y avait surtout des exploitations agricoles. En 1998, Roger Oliger crée un commerce de boucherie-charcuterie, qui a été reprise en 2011 par son neveu Frédéric Wagner.   Les Délices de Marie est une pâtisserie, tenue par Marie Lebert. Elle a débuté en 2015  et elle ne fournit que des pâtisseries sur commande. En 2017, Natalie Bitterolf a ouvert  un magasin de fleurs.
Ces trois commerçants ont des clients non seulement à Nousseviller-lès-Bitche, mais de tout le Bitcherland.


Le Cochonnet, une association audacieuse


L’unique association de la commune, Le Cochonnet, compte 85 membres en 2022. Son activité principale est  la pétanque. Elle a une activité annexe; la sophrologie animée par Sylvie Perrin.


La vie avant guerre



Emile Wagner, Angélique, née Michels, et Joseph



Labourer avec quatre chevaux; l'un conduit les chevaux et l'autre tient la charrue





La moisson avec les chevaux






Au volant Aloyse Wagner, avec le béret Alfred Schmitt


Deux jeunes cavaliers portant l'écharpe avec la croix de Lorraine et le drapeau  du Vatican prêts pour aller accueillir soit  un jeune prêtre ou l'évêque Mgr Heintz




Inauguration de l'espace souvenir


Pour la commune de Nousseviller-lès-Bitche, l'inauguration de l'espace souvenir est un moment historique. La route principale a été fermée pour permettre une fête solennelle. Cet  espace du souvenir a été inauguré par Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire. Cela a été est un événement exceptionnel pour ce petit village de Nousseviller-lès-Bitche en présence de Christophe Salin, sous-préfet et de nombreuses personnalités.

Photos Joseph Antoine Sprunck

Pour cette inauguration, la circulation a été déviée par Dollenbach. Ils sont venus nombreux pour inaugurer le monument aux morts au centre d’un espace original   où coule l’eau dans un abreuvoir dans lequel le soleil peut se réverbérer. Avaient pris place autour de la place une délégation de la musique du 2ème régiment des Hussards de Oberhoffen près de Haguenau, une section du 16 ème régiment des chasseurs de Bitche, les anciens combattants de Bitche et de Rolbing, des élèves de l’école  Adolphe Yvon de Volmunster, les porte-drapeaux, les représentants de diverses administrations, les élus, et la population de la commune,

Une  place du souvenir et de la mémoire très originale

Dans son allocution, Jacqueline Glad, maire de la commune,


rappelé l’histoire de cette «fontaine, construite en 1901 où tous les habitants du village se rendaient au moins une fois par jour jusque dans les années 1970» Elle rappelle que suite à la chute  de l’ancien mémorial, il fallait le remplacer, car y figurent les soldats de la grande guerre et les jeunes « malgré-nous enrôlés de force dans l’armée allemande» Le livre posé sur le lutrin « retrace brièvement la parcours de vie de chaque victime nommée sur le monument»  En conclusion , elle cite Jean d’Ormesson qui dit  "il y a quelque chose de plus fort que la mort: c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants et la transmission, à ceux qui ne sont pas  encore,  du nom, de la gloire, de la puissance et de l’allégresse, de ceux qui ne sont plus, mais qui vivent à jamais dans l’esprit et dans le coeur de ceux qui se souviennent».  Puis  elle remercie tous    ceux qui ont participé à réaliser: « Pascal Demoulin, architecte, instigateur de ce projet, Bernard Petry, artiste sculpteur concepteur  de cet ensemble harmonieux, l’entreprise Grebil  et Natura Concept, Claude Meyer, fontainier, pour le branchement de l’eau, Jean Wagner et Jean-Luc Bichler, meilleur ouvrier de France pour les finitions,  Laure Hoffmann, rédacteur du livre, Germaine Stenger pour son travail généalogique et Antoinette Schneider, la mémoire vivante.»



 
Une réussite esthétique

Anne Mazuy-Harter, conseillère départementale, releva que «cet espace de mémoire est une véritable réussite esthétique» Céleste Lett « C’est un véritable honneur pour le Bitcherland, la visite de Jean-Marc Todeschini et cet aménagement historique fait le bonheur de la population»   


Pour Jean-Marc Todeschini «l’histoire et la mémoire nous interpellent. Il est important de faire vivre notre histoire. Je félicite la commune d’avoir saisi l’occasion pour créer cet espace original qui rend hommage à la mémoire non seulement de la France, mais aussi celle du Pays de Bitche»

Participation des enfants



Après la sonnerie aux morts de la délégation de la musique de 2ème régiment des Hussards de Oberhoffen, près de Haguenau et le dépôt des gerbes,  les enfants de l’école Adolphe Yvon sous la direction d’Anny Hauck ont interprété la chanson “La Croisade des enfants” de Higelin et la Marseillaise. Jean-Marc Todeschini est allé féliciter les enfants et les a récompensés en leur offrant plusieurs livres historiques sur les deux guerres mondiales.


Jacqueline Glad, le sous-préfet Christophe Salin et le député Céleste Lett.


 

Le livre, la fontaine et le monument aux morts



Le livre des biographies des victimes











 Sources:
 Nousseviller au Pays de Bitche de Gérard Henner et ses coauteurs
L'évacuation de Nousseviller les-Bitche de Joseph Rittgen et Léon Heckel
 Blog Volmunster Info de Joseph Antoine Sprunck
Photos;Collection de Germaine Stenger et de Joseph Antoine Sprunck

 









Posts les plus consultés de ce blog

Les épreuves subies pendant et après la guerre de 1939-1945 par une famille lorraine

C’est l’histoire authentique d’une simple famille paysanne du Bitcherland ou l'Itinéraire d'un jeune  durant la guerre Quand Antoine Sprunck, cultivateur, âgé de 45 ans, père de 5 enfants, habitant d’Ormersviller (Moselle), situé à la frontière sarroise, à 11 km au nord de Bitche, est mobilisé le 23 août 1939 au 23 ème SIM à Dieuze (Sud de la Moselle), il ne se doute pas qu’il ne pourra pas exploiter sa ferme d’une quinzaine de hectares pendant sept ans.      Il quitte Ormersviller avec le “Poschtauto” Jost, prend le train à Bitche, puis à Sarreguemines pour Dieuze, où il reviendra fin 1944 avec sa famille après une longue pérégrination.  Il ne retournera avec sa famille habiter dans son village natal que le 1er avril 1946. Après avoir déménagé huit fois, il n’emménagera qu’en 1954 dans sa maison reconstruite.   Antoine avec ses deux chevaux dans la cour pavée devant l'écurie. Son fils René, âgé de 13 ans, monte un cheval en 1939. La mobilisation En 1939, Antoine est père d

Guerre d'Algérie: témoignage d'un ancien appelé du contingent de 1961-1963

En 1962, je ne me promenais pas au Bitcherland, mais j’étais en Algérie avec 400 000 autres appelés pour combattre les Fellaghas et l’OAS. C’était pour le maintien de l’ordre, mais en réalité c’était une guerre qui a duré 8 ans de 1954 à 1962. Le rêve d'une "décolonisation en douceur" Pourtant  Ferhat Abbas voulait une  décolonisation en douceur".  C'est pourquoi il  publie e n 1943,  le " Manifeste du peuple algérien ", qui réclame  l’égalité entre Musulmans et Européens, une réforme agraire, la reconnaissance de la langue arabe et une "République autonome" . Puis il jette l’éponge en 1951.   " Il n’y a plus d’autres solutions que les mitraillettes" , s’attrista-t-il. " Toute sa vie, Abbas aura rêvé d’une décolonisation en douceur" ,     écrit Charles-Robert Ageron dans   Genèse de l’Algérie algérienne  . Le maintien de l'ordre se transforme en guerre  Elle a opposé l'armée française à des insurgés nationalistes al

La riche histoire d'Eschviller contée par Auguste Lauer

Auguste Lauer , instituteur d'Eschvi ler membre fondateur de la Société d’histoire et d’archéologie de la section de Bitche, a enseigné en 1936 à Eschviller. L'école d'Eschviller avait deux salles de classe  Très intéressé par l’histoire locale, il a mené comme son collègue Paul Glad à Bousseviller, des recherches historiques sur Eschviller. Avant guerre, Auguste Lauer et son épouse, née Anne Schwartz, enseignaient dans les deux classes à Eschviller, annexe de Volmunster. Nous avons retrouvé un texte écrit en allemand très intéressant qui est une synthèse de nombreux documents connus en 1936. Il nous apprend mieux ce que les habitants d’Eschviller et de la région ont dû subir sous le joug des seigneurs, à cause des guerres et des invasions. Nous l’avons traduit en français pour vous faciliter la lecture. Les textes en italique ont été rajoutés par le traducteur pour une meilleure compréhension. L’histoire d’Eschviller et de sa