Accéder au contenu principal

Document remis aux appelés envoyés en Algérie dès le 1 er novembre 1954

 Document peu courant mais authentique car émanant du gouvernement français de 1954.

Il a été remis à toutes les recrues lorsque la France les a embauchées dès le 1er novembre 1954 pour défendre ses couleurs en Algérie alors départements français. 

Ce document décrivait en somme tout ce que la France a réalisé en Algérie.

 

.                                               Photo Wikipédia





En 1955, l’Algérie comptait quatre départements:
Alger:1848 à 1957
Oran: 1848-1957
Constantine: 1948-1957
Bône: 1955-1957
Les territoires du Sud: 1902-1957
Le département de Bône a été créé à partir du redécoupage du département de Constantine.
Le décret no 56-641 du 28 juin 1956, portant réorganisation territoriale de l’Algérie, créa huit nouveaux départements. Après l’indépendance, les 15 départements sont maintenus.

Mise en place  des inégalités

Mis en place le 28 juin 1881 en Algérie et étendu en 1887 à l’ensemble des colonies françaises, le Code de l’Indigénat soumettait les « indigènes » à des règles différentes que les citoyens français,
Sur le sujet des droits des Algériens, Ferhat Abbas, premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, et ancien chef nationaliste algérien écrira : « Quand un Algérien se disait Arabe, les juristes français lui répondaient : non, tu es Français. Quand il réclamait les droits des Français, les mêmes juristes lui répondaient : non, tu es Arabe ! »

En 1936, une distinction est opérée par le législateur entre les indigènes et “l’élite indigène” composée d’indigènes militaires, diplômés, élus etc. Pour cette catégorie, la loi Blum-Violette avait prévu l’octroi de la pleine nationalité française, et il leur était également permis de conserver leur statut personnel. L’élite indigène bénéficiait ainsi du droit de vote et de son statut personnel. Mais cette loi a été un échec du fait du très faible nombre de personnes concernées, à peu près 24 000, et d’une forte opposition des institutions et des colons français. 

Propositions de Ferhat Abbas 

" Ferhat Abbas  suggéra l'idée d'une conférence qui - au cas où les autorités françaises refuseraient la conférence commune - serait tenue par les représentants authentiques du peuple algérien. Abbas fit encore une dernière tentative : le 7 janvier 1943, il adressa au Gouverneur général une lettre dans laquelle il rappelait que depuis 1940, il ne cessait d'attirer l'attention des autorités sur l'urgence des réformes, sur la nécessité d'abolir le système colonial : « il fallait établir un régime politique juste, libéral, humain », Pétain n'avait rien fait dans ce sens. L'élaboration des réformes serait la tâche de la conférence. Si cette conférence n'avait pas lieu, « ce serait un danger mortel pour l'Algérie » - concluait-il. Il joignit à sa lettre la liste des organisations qui participeraient à la conférence, et même, pour les communistes et le PPA, les noms des participants,  preuve qu'il avait préalablement négocié avec les représentants de ces organisations. Comme la lettre resta sans réponse, les députés algériens commencèrent à penser que « les musulmans se devaient de prendre entre les mains la direction de leur sort ».  Le projet d'Abbas trouva vite des partisans, des défenseurs parmi les députés algériens qui tinrent leur première réunion au bureau de Bendjeloul à Alger. Ils y discutèrent avant tout un programme de revendications sous forme d'un manifeste dont la rédaction fut essentiellement l'oeuvre de Ferhat Abbas. Terminé le 10 février, signé par 22 députés algériens, le manifeste fut envoyé simultanément le 21 mars, au Gouverneur général, aux représentants algériens des puissances antifascistes, ainsi qu'à de Gaulle à Londres et au gouvernement égyptien.  


Les ordonnances de 1944, le statut de 1947 concernant l’Algérie instituent enfin le droit de vote. Mais dans le cadre d’un « double collège » : une voix d’Européen vaut huit voix d’Algériens
Le 20 septembre 1947, un nouveau statut est introduit dans le but, en principe, d’instaurer l’égalité politique et civique et l’égal accès aux fonctions publiques pour les Algériens et la création d’une Assemblée algérienne. Néanmoins, celle-ci est dotée de deux collèges : 60 délégués pour le million d’habitants d’origine européenne, 60 autres pour les 9 millions de musulmans. Plus encore, tandis que le premier collège est choisi au suffrage universel, les deux tiers du second sont désignés directement par l’administration coloniale. On ne parle plus d’indigènes mais de « Français musulmans » même s’ils sont régis par un « statut local » à l’inverse du statut civil pour les « Français ». Le critère de séparation de ces deux catégories est désormais géographique. Concernant les femmes algériennes, celles-ci n’ont pas de droit de vote ni de droits politiques, même si les femmes françaises peuvent en profiter depuis 1944. 
1954, la guerre éclate. La France adopte une série d’ordonnances pour apaiser les tensions. Les ordonnances du 15 novembre 1958 mettent un terme au système du double collège, il n’existe dorénavant qu’une seule catégorie de Français grâce à la fusion des populations. Des efforts sont aussi effectués en matière de représentation politique, des députés algériens peuvent maintenant être candidats aux élections législatives, le nombre est calculé en fonction des 18 circonscriptions algériennes.

Pourquoi la guerre a-t-elle éclaté le 1 er novembre 1954? Avec toutes les inégalités très flagrantes et malgré les réformes tardivesle mouvement nationaliste, ancré depuis les années 1920, se radicalise, jusqu'au déclenchement du conflit en 1954.

Il faut se rappeler que 1954, c'est la fin de  la guerre d'Indochine qui devient indépendante.
Cela incite les nationalistes Algériens à imiter les Indochinois
 
Le 19 décembre 1946, un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France subit le premier revers de sa politique coloniale lorsque le parti communiste vietnamien (Vietminh) de Hô Chi Minh lance une offensive générale afin de s'emparer de la ville d'Hanoï. Commence alors un conflit armé entre le Vietminh et l'Union française qui durera près de huit ans et fera 500 000 victimes. Il s'achèvera par la défaite de la France à Diên Biên Phu le 7 mai 1954. 

Sources:

-Wikipédia
- Michel Hanus a transmis le document
- Joseph Antoine Sprunck a rédigé les commentaires
avec les renseignements trouvés sur Google
- Carte du Larousse
 


Posts les plus consultés de ce blog

Les épreuves subies pendant et après la guerre de 1939-1945 par une famille lorraine

C’est l’histoire authentique d’une simple famille paysanne du Bitcherland ou l'Itinéraire d'un jeune  durant la guerre Quand Antoine Sprunck, cultivateur, âgé de 45 ans, père de 5 enfants, habitant d’Ormersviller (Moselle), situé à la frontière sarroise, à 11 km au nord de Bitche, est mobilisé le 23 août 1939 au 23 ème SIM à Dieuze (Sud de la Moselle), il ne se doute pas qu’il ne pourra pas exploiter sa ferme d’une quinzaine de hectares pendant sept ans.      Il quitte Ormersviller avec le “Poschtauto” Jost, prend le train à Bitche, puis à Sarreguemines pour Dieuze, où il reviendra fin 1944 avec sa famille après une longue pérégrination.  Il ne retournera avec sa famille habiter dans son village natal que le 1er avril 1946. Après avoir déménagé huit fois, il n’emménagera qu’en 1954 dans sa maison reconstruite.   Antoine avec ses deux chevaux dans la cour pavée devant l'écurie. Son fils René, âgé de 13 ans, monte un cheval en 1939. L...

Guerre d'Algérie: témoignage d'un ancien appelé du contingent de 1961-1963

En 1962, je ne me promenais pas au Bitcherland, mais j’étais en Algérie avec 400 000 autres appelés pour combattre les Fellaghas et l’OAS. C’était pour le maintien de l’ordre, mais en réalité c’était une guerre qui a duré 8 ans de 1954 à 1962. Le rêve d'une "décolonisation en douceur" Pourtant  Ferhat Abbas voulait une  décolonisation en douceur".  C'est pourquoi il  publie e n 1943,  le " Manifeste du peuple algérien ", qui réclame  l’égalité entre Musulmans et Européens, une réforme agraire, la reconnaissance de la langue arabe et une "République autonome" . Puis il jette l’éponge en 1951.   " Il n’y a plus d’autres solutions que les mitraillettes" , s’attrista-t-il. " Toute sa vie, Abbas aura rêvé d’une décolonisation en douceur" ,     écrit Charles-Robert Ageron dans   Genèse de l’Algérie algérienne  . Le maintien de l'ordre se transforme en guerre  Elle a opposé l'armée française à des insurgés nationalistes al...

La riche histoire d'Eschviller contée par Auguste Lauer

Auguste Lauer , instituteur d'Eschvil ler membre fondateur de la Société d’histoire et d’archéologie de la section de Bitche, a enseigné de 1932 à 1936 à Eschviller. Il était originaire de Saint-Louis-lès-Bitche. Il était chevalier   des Palmes académiques et lauréat de l'Académie de Metz. L'école d'Eschviller avait deux salles de classe  Très intéressé par l’histoire locale, il a mené comme son collègue Paul Glad à Bousseviller, des recherches historiques sur Eschviller. Avant guerre, Auguste Lauer et son épouse, née Anne Schwartz, enseignaient dans les deux classes à Eschviller, annexe de Volmunster. Nous avons retrouvé un texte écrit en allemand très intéressant qui est une synthèse de nombreux documents connus en 1936. Il nous apprend mieux ce que les habitants d’Eschviller et de la région ont dû subir sous le joug des seigneurs, à cause des guerres et des invasions. Nous l’avons traduit en français pour vous faciliter la lecture. L...