Document peu courant mais authentique car émanant du gouvernement français de 1954.
Alger:1848 à 1957
Oran: 1848-1957
Constantine: 1948-1957
Bône: 1955-1957
Les territoires du Sud: 1902-1957
Le département de Bône a été créé à partir du redécoupage du département de Constantine.
Le décret no 56-641 du 28 juin 1956, portant réorganisation territoriale de l’Algérie, créa huit nouveaux départements. Après l’indépendance, les 15 départements sont maintenus.
Mis en place le 28 juin 1881 en Algérie et étendu en 1887 à l’ensemble des colonies françaises, le Code de l’Indigénat soumettait les « indigènes » à des règles différentes que les citoyens français,
Sur le sujet des droits des Algériens, Ferhat Abbas, premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, et ancien chef nationaliste algérien écrira : « Quand un Algérien se disait Arabe, les juristes français lui répondaient : non, tu es Français. Quand il réclamait les droits des Français, les mêmes juristes lui répondaient : non, tu es Arabe ! »
En 1936, une distinction est opérée par le législateur entre les indigènes et “l’élite indigène” composée d’indigènes militaires, diplômés, élus etc. Pour cette catégorie, la loi Blum-Violette avait prévu l’octroi de la pleine nationalité française, et il leur était également permis de conserver leur statut personnel. L’élite indigène bénéficiait ainsi du droit de vote et de son statut personnel. Mais cette loi a été un échec du fait du très faible nombre de personnes concernées, à peu près 24 000, et d’une forte opposition des institutions et des colons français.
" Ferhat Abbas suggéra l'idée d'une conférence qui - au cas où les autorités françaises refuseraient la conférence commune - serait tenue par les représentants authentiques du peuple algérien. Abbas fit encore une dernière tentative : le 7 janvier 1943, il adressa au Gouverneur général une lettre dans laquelle il rappelait que depuis 1940, il ne cessait d'attirer l'attention des autorités sur l'urgence des réformes, sur la nécessité d'abolir le système colonial : « il fallait établir un régime politique juste, libéral, humain », Pétain n'avait rien fait dans ce sens. L'élaboration des réformes serait la tâche de la conférence. Si cette conférence n'avait pas lieu, « ce serait un danger mortel pour l'Algérie » - concluait-il. Il joignit à sa lettre la liste des organisations qui participeraient à la conférence, et même, pour les communistes et le PPA, les noms des participants, preuve qu'il avait préalablement négocié avec les représentants de ces organisations. Comme la lettre resta sans réponse, les députés algériens commencèrent à penser que « les musulmans se devaient de prendre entre les mains la direction de leur sort ». Le projet d'Abbas trouva vite des partisans, des défenseurs parmi les députés algériens qui tinrent leur première réunion au bureau de Bendjeloul à Alger. Ils y discutèrent avant tout un programme de revendications sous forme d'un manifeste dont la rédaction fut essentiellement l'oeuvre de Ferhat Abbas. Terminé le 10 février, signé par 22 députés algériens, le manifeste fut envoyé simultanément le 21 mars, au Gouverneur général, aux représentants algériens des puissances antifascistes, ainsi qu'à de Gaulle à Londres et au gouvernement égyptien.
Les ordonnances de 1944, le statut de 1947 concernant l’Algérie instituent enfin le droit de vote. Mais dans le cadre d’un « double collège » : une voix d’Européen vaut huit voix d’Algériens
Le 20 septembre 1947, un nouveau statut est introduit dans le but, en principe, d’instaurer l’égalité politique et civique et l’égal accès aux fonctions publiques pour les Algériens et la création d’une Assemblée algérienne. Néanmoins, celle-ci est dotée de deux collèges : 60 délégués pour le million d’habitants d’origine européenne, 60 autres pour les 9 millions de musulmans. Plus encore, tandis que le premier collège est choisi au suffrage universel, les deux tiers du second sont désignés directement par l’administration coloniale. On ne parle plus d’indigènes mais de « Français musulmans » même s’ils sont régis par un « statut local » à l’inverse du statut civil pour les « Français ». Le critère de séparation de ces deux catégories est désormais géographique. Concernant les femmes algériennes, celles-ci n’ont pas de droit de vote ni de droits politiques, même si les femmes françaises peuvent en profiter depuis 1944.
1954, la guerre éclate. La France adopte une série d’ordonnances pour apaiser les tensions. Les ordonnances du 15 novembre 1958 mettent un terme au système du double collège, il n’existe dorénavant qu’une seule catégorie de Français grâce à la fusion des populations. Des efforts sont aussi effectués en matière de représentation politique, des députés algériens peuvent maintenant être candidats aux élections législatives, le nombre est calculé en fonction des 18 circonscriptions algériennes.