Après la défaite 29 janvier 1871, le traité préliminaire de paix entérinant la cession de l’Alsace-Moselle a été ratifiée, à la demande d'Adolphe Thiers, chef de l'État de la troisième république, le 1er mars 1871 par le parlement français réuni à Bordeaux. Le vote compte 546 députés favorables à la cession de l'Alsace- Moselle, 107 contre et 23 abstentions. C’est ainsi que l’Alsace-Moselle a été annexée à l’Allemagne suite au Traité de Francfort du 10 mars 1871. Aussitôt les noms des communes sont germanisés ainsi que les prénoms, il en sera de même le 22 juin 1940. Aussitôt certains quittent l’Alsace-Moselle pour la France.
S’inscrire sur le registre de réintégration en 1919
Jacques Léonard Meyer est né le 30 janvier 1869 à Ormersviller et il est mort le 28 août 1946 à Bitche.
Ainsi, il est né français, le 10 mars 1871, il est devenu allemand, français le 28 juin 1919, et à nouveau allemand le 22 juin 1940 et français le 8 mai 1945.
En 1919, les maires demandent aux chefs de famille de faire inscrire les membres de la famille et les domestiques sur le registre de réintégration.
Jacques Meyer répond au maire de Bitche : « Je n’ai jamais demandé à être allemand, par conséquent je n’ai pas besoin de m’y inscrire. »
L'attestation de réintégration
Ces demandes scandaleuses et vexatoires ont duré 80 ans pour les Alsaciens et les Mosellans Cette circulaire de 1998 demande enfin de ne plus exiger, en règle générale, la production d’extraits du registre des réintégrations des ascendants alsaciens ou mosellans pour apporter la preuve de sa nationalité française. Enfin, 80 ans après le traité de Versailles, les personnes réintégrées ou les descendants de celles-ci n'ont plus besoin justifier leur nationalité française.
Mobilisé chez les Allemands et les Français
Antoine Sprunck, soldat allemand en 1916
Pierre Antoine Sprunck, né le 1er décembre 1896, était mobilisé dans l’armée allemande de 1916 à 1918. Il a dû combattre à Verdun en tant que soldat allemand. En 1939, il a été mobilisé dans l’armée française tout en étant père de cinq enfants et ne parlant pas un mot de français. En effet, il n’avait fréquenté que l’école allemande de 1902 à 1910. Pour faire la guerre, il n’avait pas besoin de présenter le certificat de réintégration.
Les registres d’état civil
Les registres d’état civils sont tenus dans la langue officielle. Le 20 août 1539 par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, le roi François Ier impose la tenue d'un registre des baptêmes en latin par les prêtres de toutes les paroisses du royaume. C'est l'acte de naissance de l'état civil en France. A la Révolution, cette fonction d'enregistrement est sécularisée et dévolue au maire, « officier d'état civil » de sa commune. Par la suite, les Archives départementales créées par la République se voient confier la mission de conservation des registres paroissiaux et du double des registres du précieux état civil. L'acte de naissance est le document essentiel pour disposer d'une identité et de jouir de tous les droits et protections légales.
Les prénoms ont seulement été changés lors de l’annexion de fait en 1940
Changement de noms des communes et des personnes
1789 Bitche Sarreguemines Volmunster
1871 Bitsch Saargemünd. Wolmünster
1919. Bitche Sarreguemines. Volmunster
1940 Bitsch Saargemünd. Wolmünster
1945. Bitche Sarreguemines Volmunster
Les prénoms sont changés différemment en Alsace et la Moselle
En Alsace suivant les directives du commissaire de Strasbourg campagne sur un extrait de naissance du premier décembre 1925 une fille s’appelant Georgette, Andrée, Victorine a changé de prénoms à partir du 20 février 1943 pour s’appeler Maria Viktoria. Tout est noté dans la marge de l’acte de naissance.
En Moselle, à notre connaissance les changements de prénoms ont seulement été changés administrativement, mais pas dans les registres d’état civil dans les communes du Bitcherland.
Quand les Mosellans ont été recensés, si le prénom n’était pas conforme à la liste, il était changé. Ainsi Yvonne a été changé en Hieronymus, ce qui a posé des problèmes lors de la demande de retraite. Il a fallu faire de nombreuse démarches afin que la Caisse de retraite de Strasbourg prenne cette période d’annexion en compte.
La majorité des familles ont continué à utiliser les prénoms français à la maison.
Joseph Antoine Sprunck
Sources: Documents personnels