......Nul n’a le droit de se dérober, moins que jamais. ”
Robert Schuman.
Robert Schuman est né en 1886 d’un père mosellan francophile allemand, car la Moselle est annexée depuis 1871 et d’une mère luxembourgeoise. Il élevé au Luxembourg. au contact d’une famille paternelle francophile. Robert apprend le français à l’école de Luxembourg . il a une double nationalité
Devenu avocat en 1912, il ouvre un cabinet à Metz, en juin 1912. Il entre en politique en 1918, ayant été membre de la commission municipale provisoire de Metz. Il est élu député en 1919 jusqu’en 1940 où il entre pour la première fois dans un gouvernement en mars 1940, comme sous-secrétaire d'État aux réfugiés dans le gouvernement Paul Reynaud et celui de gouvernement Pétain. Rentré en Moselle après l’annexion, Robert Schuman est incarcéré à Metz avant d’être transféré en Allemagne puis placé en résidence surveillée. Il s’évade à l’été 1942 puis, la ligne de démarcation passée en août, trouvera refuge à Lyon.
Premier écu d'Europe à l'effigie de Robert Schuman à l'occasion du 20e anniversaire de la Ceca en 1972.
Début 1945, de retour à Metz, Robert Schuman retrouve son ancien rôle : aider au retour les milliers de Mosellans réfugiés, déportés, déplacés, Malgré-nous. Mais les autorités le jugent « indigne et inéligible », à cause de son passage au gouvernement Pétain. En juillet, Schuman écrit à de Gaulle. Sur l’intervention du général, l’affaire est classée. Les deux hommes se connaissent bien : entre 1937 et 1939, ils fréquentaient les mêmes cercles du pouvoir et de religion… Le Mosellan peut reprendre sa vie politique. « Nul n’a le droit de se dérober, moins que jamais », écrit-il.
Le général de Gaulle, à Metz en 1945.
Après-guerre, le paysage politique français se reconstruit. À droite, les figures intègres et expérimentées ne sont pas si nombreuses. Schuman devient un des leaders du MRP, le Mouvement républicain populaire (28%, en tête), et entre en 1946 au gouvernement Bidault (MRP-SFIO-PCF) comme ministre des Finances. Pourquoi lui ? « C’est un homme de l’Est, il est travailleur et il sait compter », justifiera Georges Bidault. Deux ans plus tard, au jeu des alliances entre partis, Robert Schuman se retrouve Président du Conseil. Le 24 novembre, il prend la tête d’un gouvernement MRP, SFIO et radicaux. C’est l’un des pires moments de la IVeRépublique.
Robert Schuman, ministre des Finances en 1946.
Les grèves de l’automne 1947
Durant un mois, la France tangue. 300 000 mineurs sont en grève, des milliers de fonctionnaires aussi. Les familles souffrent : le rationnement est toujours dans les assiettes, l’inflation est de 60%, les salaires stagnent. Les heurts se multiplient avec les gardes mobiles, on recense 16 sabotages et 6 déraillements, dont l’un fera 6 morts et 50 blessés. En pleine Guerre froide, les rumeurs de coups d’État agitent le pays. Le gouvernement est pris en tenaille entre le puissant PCF, et le nouveau parti gaulliste, le RPF, victorieux aux municipales. Robert Schuman est traité de valet du capitalisme, de boche, d’officier allemand… Il impressionne François Mitterrand, son sous-secrétaire d’État aux Anciens combattants : « Il ne connaissait ni la haine ni le ressentiment ». Début décembre, le calme revient. Schuman a joué sur deux cordes : l’ordre, avec la menace du recours à l’armée, et le social : il crée un nouveau Smig, accorde une prime de 1500 F pour tous et augmente les allocations familiales de 66% sur deux mois. Il n’empêche que si Schuman est populaire, sa majorité est instable. En juillet, il tombe.
Conférence sur le plan Schuman dans le salon de l'Horloge du Quai d'Orsay à Paris le 20 juin 1950 : discours d'ouverture de Robert Schuman pour la mise en œuvre de la future Ceca.
Le Père de l’Europe, enfin
Nommé au Quai d’Orsay, il gardera son poste durant quatre ans et demi, jusqu’en janvier 1953, au sein de huit gouvernements successifs ! Il signe en avril 1949 le traité de l’Otan, en novembre 1950 la Convention européenne des droits de l’Homme. Et entre les deux, l’acte fondateur de l’Europe, le 9 mai 1950 : le lancement de la CECA, communauté européenne du charbon et de l’acier.
(Source Wikipédia)